La tragédie simple.
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Dans le dernier quart du XVIIe et au début du XVIIIe siècle, plusieurs poètes tragiques se réclament d’une esthétique de la simplicité revue au prisme racinien, certains n’hésitant pas à piller la célèbre préface de Bérénice ; c’est le cas, notamment, de Campistron, de Longepierre et du père Colonia. Un examen approfondi des textes liminaires en question révèle cependant une série d’ambiguïtés à propos du sujet et de l’action simples : que les auteurs louent le peu de matière de leur intrigue ou, à l’inverse, qu’ils mettent en relief le rôle des reconnaissances et des coups de théâtre, le simple devient l’objet récurrent d’un positionnement poétique équivoque. S’élabore ainsi tout un discours à double entente sur les mérites de la simplicité, discours d’autant plus complexe qu’il relève en partie d’un positionnement dans le contexte plus élargi de la Querelle des Anciens et des Modernes.
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