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Travail libre et travail forcé dans l'Oural pendant la Seconde Guerre mondiale

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2011. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Dans les années 1940-1945, les contraintes pesant sur les travailleurs soviétiques, y compris libres, se sont accrues. Deux nouvelles catégories de travailleurs forcés sont apparues : les « soldats du travail » et les prisonniers de guerre. Elles se sont ajoutées aux deux catégories existant dans les années 1930 : les détenus des camps de concentration et les « colons spéciaux ». Cet article vise à décrire, avec autant de finesse et d’exhaustivité que le permettent les documents, la situation des travailleurs, libres et non libres : il cherche à saisir, par-delà la diversité de leurs statuts juridiques, leur condition économique et sociale. Il s’agit de réfléchir sur les causes de la faiblesse de la protestation sociale dans le monde du travail soviétique, qui ne peut être expliquée uniquement par la répression, si vigoureuse fût-elle. Cette faiblesse résulte aussi des lignes de fracture qui parcouraient cet univers, et en particulier de la coexistence du travail libre et du travail forcé. La segmentation de cette population entravait toute unité d’action : des formes de protestation existaient, mais elles restaient cloisonnées. Définir le travail libre pose des problèmes complexes dans la société soviétique où les paysans définissaient leur travail au kolkhoze comme un « second servage ». Des travaux récents portant sur d’autres sociétés ont montré que la limite entre travail libre et travail forcé n’allait pas de soi et variait selon les époques. En URSS, pendant la guerre, les violations de la discipline du travail par les salariés libres étaient passibles de sanctions pénales, mais ce fait n’efface pas les différences avec les diverses formes de travail forcé, où intervenait la police politique. Ces diverses formes n’étaient pas séparées par des frontières bien nettes, mais par des nuances, des transitions presque insensibles.Abrégé : During the years 1940-1945, Soviet laborers, including free laborers, were subject to increased coercion. Two new categories of forced laborers appeared : the « labor soldiers » and the POWs. They added to the categories already present in the 1930s : the concentration camp prisoners and the « special settlers ». The aim of this article is to describe precisely the situation of free and unfree laborers, in so far as the quality of the documents allows it. It attempts to depict their economic and social conditions, however diverse their juridical statuses may have been. I seek to explain the weakness of social protest in the URSS which is impossible to explain merely by repression, even though repression was very violent. This lack of protest was also the product of the inner divisions of the labor force, and particularly of the coexistence of free and unfree laborers. The segmentation of Soviet laborers hindered any united protest action : social protest existed, but it was partitioned. It is difficult to define free labor in Soviet society, where peasants considered their work in the kolkhoz as a « second serfdom ». Recent research on other societies has shown that the boundary between free labor and forced labor was not self-evident and varied in time and space. In the USSR, during World War II, free wage-earners who violated labor discipline incurred penal sanctions, but this fact did not mean there were no differences between free labor and forced labor in its various forms, which were managed by the political police. These various forms were not separated by clear boundaries, but overlapped, with almost imperceptible transitions.
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Dans les années 1940-1945, les contraintes pesant sur les travailleurs soviétiques, y compris libres, se sont accrues. Deux nouvelles catégories de travailleurs forcés sont apparues : les « soldats du travail » et les prisonniers de guerre. Elles se sont ajoutées aux deux catégories existant dans les années 1930 : les détenus des camps de concentration et les « colons spéciaux ». Cet article vise à décrire, avec autant de finesse et d’exhaustivité que le permettent les documents, la situation des travailleurs, libres et non libres : il cherche à saisir, par-delà la diversité de leurs statuts juridiques, leur condition économique et sociale. Il s’agit de réfléchir sur les causes de la faiblesse de la protestation sociale dans le monde du travail soviétique, qui ne peut être expliquée uniquement par la répression, si vigoureuse fût-elle. Cette faiblesse résulte aussi des lignes de fracture qui parcouraient cet univers, et en particulier de la coexistence du travail libre et du travail forcé. La segmentation de cette population entravait toute unité d’action : des formes de protestation existaient, mais elles restaient cloisonnées. Définir le travail libre pose des problèmes complexes dans la société soviétique où les paysans définissaient leur travail au kolkhoze comme un « second servage ». Des travaux récents portant sur d’autres sociétés ont montré que la limite entre travail libre et travail forcé n’allait pas de soi et variait selon les époques. En URSS, pendant la guerre, les violations de la discipline du travail par les salariés libres étaient passibles de sanctions pénales, mais ce fait n’efface pas les différences avec les diverses formes de travail forcé, où intervenait la police politique. Ces diverses formes n’étaient pas séparées par des frontières bien nettes, mais par des nuances, des transitions presque insensibles.

During the years 1940-1945, Soviet laborers, including free laborers, were subject to increased coercion. Two new categories of forced laborers appeared : the « labor soldiers » and the POWs. They added to the categories already present in the 1930s : the concentration camp prisoners and the « special settlers ». The aim of this article is to describe precisely the situation of free and unfree laborers, in so far as the quality of the documents allows it. It attempts to depict their economic and social conditions, however diverse their juridical statuses may have been. I seek to explain the weakness of social protest in the URSS which is impossible to explain merely by repression, even though repression was very violent. This lack of protest was also the product of the inner divisions of the labor force, and particularly of the coexistence of free and unfree laborers. The segmentation of Soviet laborers hindered any united protest action : social protest existed, but it was partitioned. It is difficult to define free labor in Soviet society, where peasants considered their work in the kolkhoz as a « second serfdom ». Recent research on other societies has shown that the boundary between free labor and forced labor was not self-evident and varied in time and space. In the USSR, during World War II, free wage-earners who violated labor discipline incurred penal sanctions, but this fact did not mean there were no differences between free labor and forced labor in its various forms, which were managed by the political police. These various forms were not separated by clear boundaries, but overlapped, with almost imperceptible transitions.

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