La violence sous le verbe académique : Un débat sur les traditions historiques à l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres au xviiie siècle
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Dans les années 1720, l’Académie royale des inscriptions et belles-lettres est agitée par un débat sur la certitude des quatre premiers siècles de Rome. La controverse se déroule sur un fond d’anciennes querelles théologiques, et dans le contexte du passage d’une temporalité liée à la notion de tradition à une temporalité propre à l’histoire. Ce qui se trouve en jeu est la constitution d’une autorité légitime propre au savoir historique, et l’autonomisation de cette fonction d’autorité. Le présent article reconstitue la violence institutionnelle des échanges à partir de l’étude du registre manuscrit des délibérations et des lettres que l’un des protagonistes a adressées à l’Académie.
Hidden violence in academic language: A debate over historical traditions in the Académie royale des inscriptions et belleslettres in the 18th centuryIn the 1720s the Académie royale des inscriptions et belles-lettres had heated debates over the trustworthiness of accounts of Rome’s first four centuries of history. Old theological quarrels served as a backdrop to the controversy, which was also fuelled by the transition between a conception of temporality established on tradition and another based on history. The issue at stake was the founding of historical knowledge on a legitimate source of authority and the independence of that source. The current article offers an account of those fierce institutional exchanges based on the study of the manuscript minute book and on the letters that one of the protagonists sent to the Académie.
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