Les pompes funèbres des souverains étrangers à Notre-Dame de Paris, XVIe-XVIIIe siècles
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L’Europe du XVIe siècle invente la pratique de célébrer des pompes funèbres pour les princes étrangers. Dans le contexte de l’émergence d’une diplomatie permanente, on pourrait y voir l’affirmation d’une « société des princes ». Mais ces cérémonies restent réservées à des princes catholiques avec qui on est en paix et ignorent les protestants, même alliés, ainsi que le pape, souverain élu non héréditaire. A Paris, elles sont surtout l’occasion de célébrer l’essor de la famille des Bourbon en Europe. Elles n’obéissent donc nullement aux mêmes règles que les deuils de cour pris pour les souverains défunts, fussent-ils d’une autre religion. Les pompes funèbres en Europe promeuvent le prestige, les relations et les ambitions dynastiques, non une société des princes fondée sur la réciprocité protocolaire.
Funerals for foreign princes at Notre-Dame de Paris, or the limits of the « society of princes », XVIth-XVIIIth centuries.Practice of celebrating funerals for foreign princes was developped in Europe in the sixteenth century. In this context where permanent diplomacy was emerging, this might suggest the advent of a « society of princes ». Actually, these ceremonies were only given for Catholic princes with whom power was at peace, and they concerned neither Protestants – including allied ones – nor the Pope, as an elected and non-hereditary sovereign. In Paris, they mainly provided opportunities to celebrate the growth of Bourbon family in Europe. They were not regulated like ordinary court mournings for dead sovereigns, even those from another religion. In Europe, funeral pointed out the assertion of prestige, relationship and dynastic ambitions, it did not promote a « societyof princes » based on formal reciprocity.
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