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Négocier sa mort. Le combat des vieillards en institution à Paris au XIXe siècle

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2014. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : En partant de l’idée largement répandue dans l’historiographie que les hospices de vieillards tels qu’ils s’inventent au XIXe siècle sont des mouroirs, cet article montre que mourir à l’hospice relève bien d’une expérience originale de la fin de vie mais qui entre en contradiction avec les grands schémas d’analyse des attitudes contemporaines devant la mort. Vivre à l’hospice, c’est vivre et mourir à la fois sous tutelle et au milieu des autres assistés. Loin d’être tue ou cachée, la mort des vieillards parisiens est planifiée dès l’entrée en institution et se produit le plus souvent en public. Privés du droit de tester, les pensionnaires de l’Assistance publique risquent aussi, pour les plus pauvres, de finir disséqués dans les amphithéâtres de la Faculté de médecine de Paris. Expérience de la domination vécue par les vieillards entrés en assistance, la préparation de leur mort devient néanmoins celle d’un combat politique mené par des associations de pensionnaires. Transformé en cause publique dans le second XIXe siècle, le droit de choisir sa mort et ses héritiers s’impose toutefois plus rapidement dans la presse et chez les élus parisiens que dans les pratiques assistancielles. Cet article entend non seulement revenir sur la pauvreté réductrice de la représentation de l’hospice mouroir, mais aussi insister sur les marges de manœuvres et les capacités de mobilisation dont disposent, au XIXe siècle, les vieux des classes populaires.Abrégé : Negotiating One’s Death. The Fight of the Institutionalized Elderly in 19th-century ParisStarting from the historiographical assumption that hospices for old people, as created in the 19th century, are waiting rooms to die, this article argues that dying at the hospice is indeed a unique end-of-life experience but that this experience contradicts how contemporary attitudes towards death are commonly analyzed. Living at the hospice meant living and dying under supervision and among other assisted people. Far from being silenced or hidden, the end of life activities of elderly Parisians was planned on the day they entered the institution and usually happened in public. Deprived from the freedom to make a will, the poorest of the assisted people also risked ending up dissected in one of Paris’ medicine auditoriums. Since the preparation for their death was an oppressive experience for the elderly at hospices, it became a political fight carried by assisted people associations. As an issue of public opinion in the second half of the 19th century, the right to arrange one’s heirs and end of life matters found support more quickly in newspapers and among politicians than it was actually fulfilled in public assistance practices. This article will illuminate not only that the interpretation of hospices as a stagnant place of death is simplistic, but also that the elderly of the popular classes in the 19th century had vibrant agency and the capacity to mobilize.
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En partant de l’idée largement répandue dans l’historiographie que les hospices de vieillards tels qu’ils s’inventent au XIXe siècle sont des mouroirs, cet article montre que mourir à l’hospice relève bien d’une expérience originale de la fin de vie mais qui entre en contradiction avec les grands schémas d’analyse des attitudes contemporaines devant la mort. Vivre à l’hospice, c’est vivre et mourir à la fois sous tutelle et au milieu des autres assistés. Loin d’être tue ou cachée, la mort des vieillards parisiens est planifiée dès l’entrée en institution et se produit le plus souvent en public. Privés du droit de tester, les pensionnaires de l’Assistance publique risquent aussi, pour les plus pauvres, de finir disséqués dans les amphithéâtres de la Faculté de médecine de Paris. Expérience de la domination vécue par les vieillards entrés en assistance, la préparation de leur mort devient néanmoins celle d’un combat politique mené par des associations de pensionnaires. Transformé en cause publique dans le second XIXe siècle, le droit de choisir sa mort et ses héritiers s’impose toutefois plus rapidement dans la presse et chez les élus parisiens que dans les pratiques assistancielles. Cet article entend non seulement revenir sur la pauvreté réductrice de la représentation de l’hospice mouroir, mais aussi insister sur les marges de manœuvres et les capacités de mobilisation dont disposent, au XIXe siècle, les vieux des classes populaires.

Negotiating One’s Death. The Fight of the Institutionalized Elderly in 19th-century ParisStarting from the historiographical assumption that hospices for old people, as created in the 19th century, are waiting rooms to die, this article argues that dying at the hospice is indeed a unique end-of-life experience but that this experience contradicts how contemporary attitudes towards death are commonly analyzed. Living at the hospice meant living and dying under supervision and among other assisted people. Far from being silenced or hidden, the end of life activities of elderly Parisians was planned on the day they entered the institution and usually happened in public. Deprived from the freedom to make a will, the poorest of the assisted people also risked ending up dissected in one of Paris’ medicine auditoriums. Since the preparation for their death was an oppressive experience for the elderly at hospices, it became a political fight carried by assisted people associations. As an issue of public opinion in the second half of the 19th century, the right to arrange one’s heirs and end of life matters found support more quickly in newspapers and among politicians than it was actually fulfilled in public assistance practices. This article will illuminate not only that the interpretation of hospices as a stagnant place of death is simplistic, but also that the elderly of the popular classes in the 19th century had vibrant agency and the capacity to mobilize.

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