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Le soin du vêtement au couvent, entre uniforme et distinction : les carmélites déchaussées espagnoles, années 1560-1630

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2015. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Cet article analyse le rapport des religieuses à leur vêtement, à partir du cas des premières générations de carmélites déchaussées espagnoles, entre les années 1560 et les années 1630, pour revenir sur l’articulation complexe et plastique entre les normes de la vie conventuelle et les pièces de l’habit monastique. Il s’appuie sur l’ensemble des normes qui encadrent et définissent les vêtements monastiques et s’interroge sur leurs usages dans les couvents, à partir des sources hagiographiques produites par les religieuses et des discours tenus sur la signification du vêtement dans les sermons et la littérature spirituelle. Loin d’être réductible à un discours unique et simplificateur qui en ferait un langage vertueux, comme le veut la tradition hagiographique, l’habit monastique est un marqueur social essentiel qui, comparé au vêtement mondain et aux autres vêtements religieux, est un instrument de différenciation sociale et religieuse dont le rôle est crucial dans un contexte de réforme monastique, notamment par rapport aux autres ordres religieux. Dans la clôture, les manipulations des vêtements, et notamment le jeu qui s’instaure autour de la déchirure et la saleté des habits, permettent de se distinguer des autres, à rebours du discours dépersonnalisant qu’il véhicule et qui est repris d’ordinaire dans l’historiographie. Cet article étudie successivement le rapport du vêtement à la règle monastique et la dimension prescriptive du port de l’habit, à partir du cas de la prise d’habit et de la grande variabilité de ses significations, plus complexe que le rite de passage auquel cette cérémonie est traditionnellement associée.Abrégé : Controlling monastic habits: differentiating uses of religious clothing in the convent (Spain, years 1560-1630) This article analyses the functions of monastic clothing in the first two generations of the discalced Carmelite order, whose reform was led in Spain by Teresa de Ávila from the 1560s to the 1580’s. The author uses as source material a re-reading of the most widely circulated spiritual treatises and hagiographical texts by discalced Carmelites, especially nuns, both in manuscripts and printed books, most of which were written in the beginnings of the 17th century. The purpose of this article is to overcome and complicate the assumption that monastic clothing is a mirror of religious virtues. This hagiographical commonplace is still widely shared by the historiography of monasticism. We advocate that far from being reducible to an unequivocal and impersonal speech, the habit is a tool to get round the monastic rule. This paper focuses on the plasticity of the habit in this matter and pleads that the ceremony of taking the veil is not a common rite of passage, but the opening of a confusing period during which each nun is asked to be on a par with the prescriptive dimension of the habit she is bound to. It enhances the communitarian control of the habit and displays the differential uses of monastic clothing inside the monastic community. The habit is a means to distinguish any nun among the others and to build and emphasize her reputation of sanctity inside the community, through a delicate play on the condition, cleanliness and conformity of their own clothing. This social dynamic is crucial in times of monastic reform, when the habit is a way to enhance the specificities and defend the honor of a new religious order in its confrontation with worldly clothing and rival religious order’s habits.
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Cet article analyse le rapport des religieuses à leur vêtement, à partir du cas des premières générations de carmélites déchaussées espagnoles, entre les années 1560 et les années 1630, pour revenir sur l’articulation complexe et plastique entre les normes de la vie conventuelle et les pièces de l’habit monastique. Il s’appuie sur l’ensemble des normes qui encadrent et définissent les vêtements monastiques et s’interroge sur leurs usages dans les couvents, à partir des sources hagiographiques produites par les religieuses et des discours tenus sur la signification du vêtement dans les sermons et la littérature spirituelle. Loin d’être réductible à un discours unique et simplificateur qui en ferait un langage vertueux, comme le veut la tradition hagiographique, l’habit monastique est un marqueur social essentiel qui, comparé au vêtement mondain et aux autres vêtements religieux, est un instrument de différenciation sociale et religieuse dont le rôle est crucial dans un contexte de réforme monastique, notamment par rapport aux autres ordres religieux. Dans la clôture, les manipulations des vêtements, et notamment le jeu qui s’instaure autour de la déchirure et la saleté des habits, permettent de se distinguer des autres, à rebours du discours dépersonnalisant qu’il véhicule et qui est repris d’ordinaire dans l’historiographie. Cet article étudie successivement le rapport du vêtement à la règle monastique et la dimension prescriptive du port de l’habit, à partir du cas de la prise d’habit et de la grande variabilité de ses significations, plus complexe que le rite de passage auquel cette cérémonie est traditionnellement associée.

Controlling monastic habits: differentiating uses of religious clothing in the convent (Spain, years 1560-1630) This article analyses the functions of monastic clothing in the first two generations of the discalced Carmelite order, whose reform was led in Spain by Teresa de Ávila from the 1560s to the 1580’s. The author uses as source material a re-reading of the most widely circulated spiritual treatises and hagiographical texts by discalced Carmelites, especially nuns, both in manuscripts and printed books, most of which were written in the beginnings of the 17th century. The purpose of this article is to overcome and complicate the assumption that monastic clothing is a mirror of religious virtues. This hagiographical commonplace is still widely shared by the historiography of monasticism. We advocate that far from being reducible to an unequivocal and impersonal speech, the habit is a tool to get round the monastic rule. This paper focuses on the plasticity of the habit in this matter and pleads that the ceremony of taking the veil is not a common rite of passage, but the opening of a confusing period during which each nun is asked to be on a par with the prescriptive dimension of the habit she is bound to. It enhances the communitarian control of the habit and displays the differential uses of monastic clothing inside the monastic community. The habit is a means to distinguish any nun among the others and to build and emphasize her reputation of sanctity inside the community, through a delicate play on the condition, cleanliness and conformity of their own clothing. This social dynamic is crucial in times of monastic reform, when the habit is a way to enhance the specificities and defend the honor of a new religious order in its confrontation with worldly clothing and rival religious order’s habits.

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