Fascisme et antisémitisme dans la France des années 1930 : une irrésistible convergence ?
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L’antisémitisme est un trait commun à tous les régimes se réclamant du fascisme dans l’Europe de la fin des années 1930. En France, la victoire électorale du Front populaire et de Léon Blum en 1936 a attisé une violente campagne antijuive. Des activistes d’extrême droite reprennent le flambeau des campagnes de l’époque de l’affaire Dreyfus. Mais la tradition politique, historique, qu’ils prétendent incarner subit inévitablement l’influence de l’antisémitisme nazi triomphant. Le présent article porte sur les acteurs et les groupements qui, durant les années 1930, s’efforcent d’adapter l’étiquette « fasciste » ou « national-socialiste » dans le paysage politique français, ainsi que sur la façon dont les activistes de l’antisémitisme se situent par rapport à cette étiquette. L’antisémitisme est ce qui permet de donner à la fois un ancrage « national » et un contenu au programme des fascistes français, tandis que les antijuifs professionnels subissent irrésistiblement l’attraction du nazisme.
Fascism and antisemitism in France in the 1930s: a compelling convergence? Reference to Anti-Semitism was commonly shared by European regimes of the 1930s, which presented themselves as fascist. In France, the electoral success of the Popular Front and Léon Blum stirred up violent campaigns against Jews. Far-right activists took up the torch of the Dreyfus affair anti-Semitism, but the political and historical traditions they claimed to personify were inevitably influenced by Nazi ideology. This paper focuses on the individuals and groups who tried to make use of the “fascist” or “National Socialist” qualification in the French political context during the 1930s and looks more particularly at the position of Anti-Semitic activists in this respect. Anti-Semitism gave “national” roots and a political/ideological content to the programme of the French fascists, while Anti-Semitic activists were irresistibly attracted by Nazism.
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