Quand Berne aidait Moscou. Conception et perception de l'aide humanitaire suisse lors de l'effondrement de l'Union soviétique
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RésuméComment peut-on donner de l’aide humanitaire à beaucoup plus puissant que soi ? Comment peut-on accepter des secours de beaucoup plus insignifiants que soi ? Telles sont les questions auxquelles ambitionne de répondre cet article en examinant la perception de l’assistance portée par la Confédération helvétique à la Russie (soviétique) avant, pendant et après la perestroïka. L’analyse de ces différents moments signale trois modes d’appréhension distincts de l’humanitaire : idéologique, pragmatique ou enfin imprégné de Realpolitik. Chacun de ces usages détermine une réception spécifique permettant soit d’afficher son appartenance à un camp politique précis, de faire face à une situation désastreuse ou de s’attacher les bonnes grâces de la communauté internationale. Au-delà de ces distinctions, on note pourtant que recevoir est souvent humiliant et donner généralement intéressé.
When Bern helped Moscow. The conception and perception of Swiss humanitarian aid at the time of the disintegration of the Soviet UnionHow may one offer humanitarian aid to a state far more powerful than one’s own? How may one accept humanitarian aid from a state far less powerful than one’s own? These are the main questions this article intends to explore by examining the perception of the humanitarian aid provided by Switzerland to (Soviet) Russia before, during and after Perestroika. The analysis of these periods shows that there were different ways of envisioning humanitarian aid, inspired by ideology, pragmatism or Realpolitik. Accordingly, the different perceptions correspond to different types of reception that may be used in order to show one’s political camp, face severe disasters, or show goodwill vis-à-vis the international community. Above all, however, the case study shows that to receive is often humiliating and that giving is mostly self-interested.
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