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Le tribalisme au Cameroun : quelle répression ?

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2022. Ressources en ligne : Abrégé : La gouvernance des pays africains est fortement imprégnée de tribalisme. L’héritage colonial pénètre les consciences individuelles et collectives des groupements ethniques au point de faire croire au citoyen que la sécurité et la prospérité se trouvent dans la valorisation du critère de l’appartenance tribale. Des décennies après son indépendance, le législateur camerounais ambitionne de lutter contre l’infraction de tribalisme au moyen de l’article 241-1 (nouveau) de la Loi n° 2019/020 du 24 décembre 2019 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n° 2016/007 du 12 juillet 2016 portant Code pénal. Malheureusement, dans sa formulation, l’article 241-1 (nouveau) susvisé révèle d’énormes insuffisances dans l’appréhension des comportements anti-tribalistes. Le texte restreint la répression autour du discours haineux et de l’incitation à la violence du fait de l’appartenance tribale. Sont ainsi ignorées les pratiques dangereuses du tribalisme discret, qui prospèrent dans les processus d’accès à la fonction publique camerounaise, dans l’accès à l’emploi dans le secteur privé et dans le choix des représentants durant les élections municipales et régionales. À cela, s’ajoute la négation de la tribu de la liste des victimes des infractions à caractère identitaire. L’ampleur de cette exclusion est si préjudiciable qu’elle contrarie toute possibilité d’invoquer une atteinte à la cohésion nationale du fait du tribalisme, lorsque de tels agissements ne sont pas manifestes et hostiles au sens de la loi du 24 décembre 2019.Abrégé : The governance of African countries is strongly imbued with tribalism. Colonial heritage penetrates the individual and collective consciences of ethnic groups to the point of making the citizen believe that security and prosperity are found in valuing the criterion of tribal belonging. Decades after its independence, the Cameroonian legislator aims to fight against the offense of tribalism by means of article 241-1 (new) of Law n° 2019/020 of December 24, 2019 modifying and supplementing certain provisions of the Law n° 2016/007 of July 12, 2016 on the Penal Code. Unfortunately in its wording, the aforementioned article 241-1 (new) reveals huge shortcomings in the apprehension of anti-tribalist behavior. The text restricts repression around hate speech and incitement to violence because of tribal affiliation. The dangerous practices of discreet tribalism, which thrive in the processes of access to the Cameroonian public service, in access to employment in the private sector and in the choice of representatives during municipal and regional elections, are thus ignored. Added to this is the denial of the tribe from the list of victims of offenses of an identity nature. The extent of this exclusion is so prejudicial that it thwarts any possibility of invoking an attack on national cohesion due to tribalism, when such actions are not manifest and hostile within the meaning of the law of December 24, 2019.
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La gouvernance des pays africains est fortement imprégnée de tribalisme. L’héritage colonial pénètre les consciences individuelles et collectives des groupements ethniques au point de faire croire au citoyen que la sécurité et la prospérité se trouvent dans la valorisation du critère de l’appartenance tribale. Des décennies après son indépendance, le législateur camerounais ambitionne de lutter contre l’infraction de tribalisme au moyen de l’article 241-1 (nouveau) de la Loi n° 2019/020 du 24 décembre 2019 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n° 2016/007 du 12 juillet 2016 portant Code pénal. Malheureusement, dans sa formulation, l’article 241-1 (nouveau) susvisé révèle d’énormes insuffisances dans l’appréhension des comportements anti-tribalistes. Le texte restreint la répression autour du discours haineux et de l’incitation à la violence du fait de l’appartenance tribale. Sont ainsi ignorées les pratiques dangereuses du tribalisme discret, qui prospèrent dans les processus d’accès à la fonction publique camerounaise, dans l’accès à l’emploi dans le secteur privé et dans le choix des représentants durant les élections municipales et régionales. À cela, s’ajoute la négation de la tribu de la liste des victimes des infractions à caractère identitaire. L’ampleur de cette exclusion est si préjudiciable qu’elle contrarie toute possibilité d’invoquer une atteinte à la cohésion nationale du fait du tribalisme, lorsque de tels agissements ne sont pas manifestes et hostiles au sens de la loi du 24 décembre 2019.

The governance of African countries is strongly imbued with tribalism. Colonial heritage penetrates the individual and collective consciences of ethnic groups to the point of making the citizen believe that security and prosperity are found in valuing the criterion of tribal belonging. Decades after its independence, the Cameroonian legislator aims to fight against the offense of tribalism by means of article 241-1 (new) of Law n° 2019/020 of December 24, 2019 modifying and supplementing certain provisions of the Law n° 2016/007 of July 12, 2016 on the Penal Code. Unfortunately in its wording, the aforementioned article 241-1 (new) reveals huge shortcomings in the apprehension of anti-tribalist behavior. The text restricts repression around hate speech and incitement to violence because of tribal affiliation. The dangerous practices of discreet tribalism, which thrive in the processes of access to the Cameroonian public service, in access to employment in the private sector and in the choice of representatives during municipal and regional elections, are thus ignored. Added to this is the denial of the tribe from the list of victims of offenses of an identity nature. The extent of this exclusion is so prejudicial that it thwarts any possibility of invoking an attack on national cohesion due to tribalism, when such actions are not manifest and hostile within the meaning of the law of December 24, 2019.

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