Anthropologie de l’anglicisation
Type de matériel :
L’Europe s’anglicise rapidement, en particulier dans l’économie et dans la production des connaissances. La science a certainement besoin d’une lingua franca, et l’anglais joue bien ce rôle, mais les universités ne se contentent plus d’utiliser la lingua franca, elles se sont engagées dans un processus de remplacement par l’anglais des langues nationales utilisées jusqu’ici dans la recherche et l’enseignement. Ce phénomène a des conséquences extrêmement négatives, en particulier pour un pays comme la France. Si notre pays cesse de produire des connaissances en français, les étudiants étrangers francophones n’auront pas d’autre choix que d’apprendre l’anglais pour leurs études supérieures. Ce sera la fin de la francophonie. Cette épée de Damoclès n’est perçue ni par les élites politiques et intellectuelles, ni par le public dans son ensemble. Les argumentaires en faveur de l’anglicisation seront examinés dans ce livre, mais en réalité elle se met le plus souvent en place de manière spontanée, sans prise de conscience des enjeux, sans débat démocratique, pour obéir à une sorte d’obscure injonction sociétale. L’hypothèse est qu’il y là des phénomènes anthropologiques inconscients à l’œuvre. L’espoir est qu’une prise de conscience enclenche un débat démocratique à l’issue duquel les citoyens pourront se prononcer sur l’anglicisation en toute connaissance de cause.
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