Le temps des grandes théories linguistiques générales est sans doute révolu, mais une science sans point de vue sur son objet d’étude prend le risque d’adopter sans le savoir des conceptions issues du sens commun, pas forcément justes et correctes. La première partie de ce livre fera un état des lieux de la linguistique à la lumière de la pensée de Saussure telle qu’elle apparaît dans ses écrits autographes posthumes découverts en 1996. La deuxième partie sera consacrée à quelques remarques d’ordre épistémologique, qui permettront dans la troisième partie de développer une linguistique ancrée dans l’anthropologie et la référence à notre expérience commune. Il sera argumenté que la langue est l’un des trois milieux dans lesquels nous vivons, les deux autres étant la nature et la société. L’accent sera mis sur la lexicalisation, la dénomination et la phraséologie ; la possibilité d’une grammaire sans règles sera esquissée.