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L’article examine la façon dont les mobilisations sociales ont évolué en Colombie, dans la décennie 2010, et ont abouti à une contestation multisectorielle en 2019, grâce à l’articulation de plusieurs débats et enjeux, notamment la défense du processus de paix et la dénonciation croissante de la répression. Les acteurs sociaux déploient différentes stratégies pour se mobiliser face à la violence, encore aggravée en Colombie durant le long confinement en 2020. Cette contribution s’intéresse au travail émotionnel des acteurs, qui leur permet de faire face au risque et de conjurer la peur grâce à d’autres émotions, comme la joie, tout en reconstruisant des liens de confiance. Ce travail émotionnel peut contribuer à mieux comprendre la relation complexe et ambivalente entre répression et mobilisation, un débat encore irrésolu sur le plan théorique.

The article examines how social mobilizations evolved in Colombia, in the decade of 2010, and culminated in a multisectoral contestation in 2019, thanks to the articulation of several debates and issues, in particular the defence of the peace process and the growing denunciation of repression. Social actors are deploying different strategies to mobilize in the face of violence that has been further aggravated during the long confinement in 2020. This contribution focuses on the emotional work of actors, which allows them to face risk and ward off fear thanks to other emotions, such as joy, while rebuilding bonds of trust. This emotional work can contribute to a better understanding of the complex and ambivalent relationship between repression and mobilization, a debate that is still unresolved on the theoretical level.

El artículo examina la forma en que evolucionaron las movilizaciones sociales en Colombia, en la década de 2010, para culminar en una protesta multisectorial en 2019, resultante de la articulación de diversos debates y problemas, en particular la defensa del proceso de paz y la creciente denuncia de la represión. Los actores sociales despliegan diferentes estrategias de movilización ante la violencia, agravada aún más, en Colombia, durante el confinamiento de 2020. Esta contribución enfatiza el trabajo emocional de los actores que les permite enfrentarse al riesgo, contrarrestando el miedo gracias a otras emociones, como la alegría, mientras se reconstruyen los lazos de confianza. Este trabajo emocional es un insumo valioso para entender mejor la compleja y ambivalente relación entre represión y movilización, un debate que aún no ha sido resuelto a nivel teórico.