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RéSUMé. — Cet article porte sur l’évolution des pratiques de loisirs sous l’impact des « Trente Glorieuses », période de croissance économique et de mutation socioculturelle. Trois thèses – dont on déduit une série d’hypothèses de travail – sont examinées : l’intensification de la participation aux loisirs, tout particulièrement à ceux associés à l’idée d’épanouissement personnel ; l’affirmation d’un nouveau modèle de comportements des retraités ; la démocratisation de la participation. L’étude empirique est basée sur l’analyse des données de deux cohortes, l’une née entre 1905 et 1914, l’autre entre 1920 et 1929, dont les comportements de loisirs sont saisis d’une part à la mi-vie (45 ans environ), de l’autre à l’âge de 65 à 74 ans. Sept catégories de loisirs sont considérées ; on procède à une double comparaison : intercohorte et longitudinale. Les résultats confirment la première thèse comme la seconde, tout en conduisant, dans ce dernier cas, à en préciser et modifier la formulation. Par contre, s’ils signalent la démocratisation des pratiques sportives et corporelles, ils montrent également la persistance des inégalités sociales en ce qui concerne les voyages et les spectacles, ainsi que l’émergence de nouveaux clivages dans d’autres domaines des loisirs.

ABSTRACT. — This article deals with the evolution of leisure activities during the « Golden Decades », a period of economic growth and sociocultural shift. Three thesis – from which a set of working hypothesis are deduced – are scrutinized : the intensification of leisure activities, especially of those associated with self-fulfilment ; the development of a new pattern of behaviors among the retirees ; the democratization of the participation. The empirical study is based on the analysis of data of two cohorts, the first one born between 1905 and 1914, and the second one born between 1920 and 1929. Their behaviors are observed when they are at mid-life (around 45) on the one side, and when they are 65 to 74 years old, on the other. Seven categories of leisure are considered, and both an intercohort and a longitudinal comparison are used. The results confirm the first thesis as well as the second one ; in the latter case however, they indicate the need to precise and modify its formulation. On the other hand, if they indicate the democratization in the practice of sport and physical exercise, they also show the persistence of social inequalities in the ones of travelling and and of going to entertainment, as well as the emergence of new cleavages in other leisure domains.