The Blue Nile, un artisanat de l’artifice
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On a longtemps cru avoir rêvé The Blue Nile. Personne ne nous avait jamais parlé de ces Écossais, cousins éloignés de Talk Talk ou d’Aztec Camera, ni de leur élégant désespoir, de cette pop faussement ligne claire, très mélancolique et très produite. Rien, dans leur effondrement serein, mouillé, presque fade à force de retenue, ne semblait avoir existé. Aussi a-t-on cru revivre le songe lorsqu’on a l’an dernier entendu leur chanson « From a Late Night Train » discrètement placée en arrière-fond d’une scène de Trois souvenirs de ma jeunesse d’Arnaud Desplechin. Mais il s’agissait bien de la voix du crooner malgré lui Paul Buchanan et des claviers alors dernier cri de Paul Moore qui scintillaient dans l’aube roubaisienne accompagnant les deux jeunes héros de l’histoire. On a donc contacté, sans trop savoir quoi lui dire, le superviseur musical du projet, Frédéric Junqua, qui nous a appris qu’il était aussi écrivain, et à moitié écossais. Il devenait alors difficile de ne pas lui demander un article sur The Blue Nile pour Audimat . Le texte qu’il nous a donné ne se contente pas de palper la réalité du trio de Glasgow : il décrit les éléments moraux, sociaux ou techniques que fait résonner leur musique. Et surtout, il plonge sans crainte au cœur de l’attachement irraisonné qu’elle déclenche.
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