Vie et mort sur le dancefloor du Pulse
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Après l’article consacré à Arthur Russell dans notre numéro précédent, nous publions à nouveau une traduction du journaliste et chercheur Tim Lawrence, spécialiste de la dance culture. Il s’intéresse cette fois à la fusillade qui a éclaté en juin 2016 au Pulse, un club « LGBTQ latinx1 » d’Orlando, en Floride, faisant 49 morts. Dans ce texte long et dense en références, publié trois mois après les événements, Lawrence se fait historien du temps présent. Il en analyse la couverture médiatique et revient sur l’héritage hispanique souvent négligé dans les histoires de la dance music, qui donne une consistance à la culture partagée par le public du Pulse. Au moment où la thématique des croisements entre les formes de domination fait débat en France, sans y faire explicitement référence, cet article montre très concrètement l’intérêt de regarder la façon dont les médias construisent des figures identitaires partielles et partiales, qui servent de repères pour désigner des victimes et des coupables, avec des conséquences directes sur la compréhension de la violence, donc sur les discours et les politiques sécuritaires. Il nous rappelle aussi l’éternelle précarité d’un certain idéal de la « club culture », qui voudrait que la discothèque reste un refuge vis-à-vis de la culture dominante, où la musique aiderait à vivre pleinement et sans danger les désirs, les joies et les peines.
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