Scènes électroniques « post-Internet » : des problèmes de mémoire
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Ces derniers mois, plusieurs voix se sont élevées pour faire apparaître le défaut de diversité des magazines et labels électroniques, et l’inconscient racial, voire le racisme tout court qui se déploie dans nos scènes – lisez notamment, si ce n’est déjà fait, la « Letter to Resident Advisor »12 signée du DJ et producteur techno R.O.S.H., remarquablement documentée quant à leurs discriminations dans la couverture des scènes club britanniques. Si nous publions un peu à contretemps ce texte de Rafael Lubner – étudiant en littérature anglaise à Londres et contributeur au webzine Tiny Mixtapes, qui a publié la VO de ce texte – c’est qu’il a l’intérêt de montrer que la décolonisation de la culture club ne concerne pas seulement une meilleure répartition des emplois ou une attention au langage que nous employons. Elle doit passer par une compréhension de fond des structures de domination, et de la façon dont certains journalistes et artistes y contribuent plus ou moins volontairement, même quand il s’agit d’adopter une posture critique ou de formuler un point de vue minoritaire. Cette critique doit donc également passer par les scènes et les genres qui ont eu la prétention de dépasser les impasses du clubbing et de l’industrie du loisir (voir les articles d’Adam Harper et Victor Dermenghem sur la « musique Internet » ou « post-club » dans nos précédents numéros). Elle nous concerne tou.te.s.
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