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RésuméDans sa leçon de docteur Honoris causa, le cardinal Tauran s’interroge sur le dialogue interreligieux : n’est-ce qu’une utopie, ou une véritable ressource pour la société contemporaine ? Il ne s’agit pas d’idées abstraites, car il faut prendre en compte les personnes concrètes, et en même temps c’est une affaire d’intelligence spirituelle, pleine de conséquences historiques. Le véritable dialogue consiste, sans relativisme aucun, à se laisser traverser par la parole de l’autre, et, en se connaissant mieux, à s’enrichir mutuellement du patrimoine spirituel de l’autre. Si tous aspirent à la paix, le dialogue n’est pas une option mais une nécessité, avec ses conditions : le devoir de l’identité spirituelle, le courage de l’altérité, la franchise des intentions. Foi et raison doivent être conjuguées si l’on veut éviter une instrumentalisation de la religion en vue de la violence. La contribution des chrétiens au monde qui advient est quelque chose qui compte : ils savent servir, soigner, éduquer, au sein même d’une crise de l’intelligence et de la transmission des valeurs, « avec douceur et respect », en plaçant Dieu au centre de leur recherche.