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RésuméLe concept moderne de représentation est le fruit d’une trajectoire intellectuelle qui s’étend de la théorie de la souveraineté dans la philosophie politique de Thomas Hobbes à la démocratie libérale. C’est ce concept moderne de représentation que conteste le juriste Carl Schmitt, en raison de son présupposé individualiste. Il lui oppose le modèle catholique de forme représentative, sous-tendu par une théorie de la médiation de l’Église visible. À distance de cette opposition frontale, Marcel Gauchet propose une autre perspective en faisant valoir la connivence historique entre le concept chrétien de médiation et l’avènement du système représentatif moderne. À la faveur de cette connivence et de la crise de l’humanisme séculier, les Églises disposent des ressources anthropologiques pour déployer un civisme chrétien au service du devenir commun de la démocratie.

The modern concept of representation is the fruit of an intellectual trajectory which extends from the theory of sovereignty in the political philosophy of Thomas Hobbes to liberal democracy. It is precisely this modern concept of representation that the jurist Carl Schmitt contests because of its individualistic presuppositions. In its stead, he offers the Catholic model of a representative form under-girded by a theory of the mediation of the visible Church. Some distance removed from this frontal attack, Marcel Gauchet proposes another perspective, emphasizing the historical interplay between the Christian concept of mediation and the onset of the modern representative system. In support of this interplay and in light of the crisis of secular humanism, the Churches dispose of anthropological resources allowing them to contribute a Christian civism to the democratic quest for the common good.