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L’Église romaine est réputée entretenir une grande réserve à l’égard des questions économiques. Je défends ici la thèse selon laquelle sa contribution est beaucoup plus riche que généralement supposée. Seulement, elle aborde l’économie dans un registre singulier qui met l’accent sur la fraternité et la gratuité. Le propos n’est pas que théorique. Il s’incarne aussi dans des initiatives concrètes qui cherchent à faire valoir d’autres possibles dans les manières d’investir, de produire, de consommer, de distribuer les richesses... Ces expériences, même modestes, méritent d’être racontées : elles peuvent stimuler un imaginaire qui a besoin d’être libéré d’une conception étroite, voire idolâtrique, de l’économie.

The Roman Church is known to have great reservations about economic matters. I argue here that its contribution is much richer than generally supposed. She deals with the economy in a specific register that emphasizes fraternity and gratuity. The point is not only theoretical.It is also embodied in concrete initiatives that seek to promote alternative possibilities in the ways of investing, producing, consuming, distributing wealth... These experiences, even modest ones, can stimulate an imaginary that needs to be liberated from a narrow, even idolatrous, conception of economics.