« En chair et en os »
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« En chair et en os », le mot vaut certes pour la phénoménologie qu’on traduira par la présence en personne ( leibhaftig). Mais c’est aussi un mot pour la théologie. Le Christ n’est-il pas lui-même ressuscité « en chair et en os » ( sarka kai ostea) pour suivre l’évangile de Luc : « un esprit n’a ni chair ni os comme vous voyez que j’en ai » (Lc 24,39) ? L’homologie des termes, apparemment fortuite, de la philosophie et de la théologie impose de penser un « choc en retour » de la théologie sur la philosophie. Peut-être pourrait-il se faire qu’on ne puisse en rester ni à la simple apparition de la chair (désincarnation du corps) ni au pur spiritualisme de la résurrection (sorte de gnose). Dépassant la présence en personne (Husserl) ou la donation incarnée (Heidegger), cet essai propose paradoxalement de revenir au corps praxique (Marx) pour penser une véritable réalité pour nous du Christ ressuscité.
“In flesh and bones”, the word certainly applies to phenomenology, as translated to the in-person presence (leibhaftig). But it is also a word for theology. Has not Christ himself risen “in the flesh” (sarka kai ostea) to follow Luke’s gospel : “a ghost has no flesh and bones as you see I have” (Lk 24 :39) ? The apparently fortuitous homology of these terms in philosophy and theology requires us to think of a “backlash” of theology on philosophy. Perhaps it could be that we could not confine ourselves to the simple appearance of the flesh (disincarnation of the body) or to the pure spiritualism of the resurrection (a kind of gnosis). Beyond the in-person presence (Husserl) or the incarnate gift (Heidegger), this essay paradoxically proposes to return to the practical body (Marx) to think of the true reality for us of the risen Christ.
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