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Ainsi que l’indique explicitement le titre de cet article, nous nous proposons d’observer et d’analyser la présence grandissante sinon l’omniprésence des catégories de la biologie dans les sciences juridiques, économiques et de gestion. Nous partirons tout d’abord de trois coups de sonde, un par discipline (le régime nazi pour le droit, le néolibéralisme pour l’économie, la mode de la résilience pour la gestion), pour donner quelque crédit à notre hypothèse. Puis nous mettrons en exergue l’hégémonie de la biologie et de ses concepts dès les débuts de la société industrielle avant de pointer ses évolutions dans la cybernétique dont les effets ne cessent de se faire ressentir aujourd’hui. Pour conclure, nous défendrons la thèse que la managérialisation du monde en cours annonce une régression animale au détriment de toutes les constructions symboliques de l’humanité, au premier rang desquelles la cité politique et ses institutions.

As the title of this article shows it, we propose to observe and to analyze the growing presence, if not the omnipresence, of the biological concepts in different scientific fields : law, economics and management. We will first give three quick surveys, one in each discipline in question (the Nazism for law, the neoliberalism for economics, the resilience for management), in order to legitimate our hypothesis. Then we will highlight the hegemony of modern biology and of its concepts from the very beginning of the industrial civilization, before showing its evolutions in cybernetics that goes on having effects today. As a conclusion, we will support the thesis that the current managerial transformation of the world is a sign of an animal regression that is likely to get rid of all symbolic constructions of manhood, and more specially of the political society and its institutions.