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La phénoménologie de Renaud Barbaras se réclame à maintes reprises de l’appel d’Edmund Husserl à déréifier le sujet et, en même temps, se refuse à faire de lui une instance extra-mondaine comme le soutient le transcendantalisme husserlien. Or, par rapport à cette double exigence, l’intimité subjective des phénomènes affectifs semble opposer une résistance particulièrement tenace. Cet article s’évertue à lever celle-ci en proposant une architectonique de l’affectivité, de ses ordres et de ses registres, qui s’appuie sur l’ontologie dynamique de Barbaras, prolonge certaines de ses indications, et intègre son analyse du Sentiment. Prenant distance ou relevant des filiations avec d’autres phénoménologies, cette Esquisse tente de montrer qu’on ne peut pas désubstantialiser les divers phénomènes affectifs sans faire droit à leurs puissances propres de manifestation du monde et de ses étants.

The phenomenology of Renaud Barbaras repeatedly claims Edmund Husserl’s call to dereify the subject and, at the same time, refuses to make of it an extra-mundane instance as Husserlian transcendentalism maintains. However, in relation to this double requirement, the subjective intimacy of affective phenomena seems to oppose a particularly tenacious resistance. This article strives to remove this resistance by proposing an architectonics of affectivity, of its orders and registers, which is based on Barbaras’ dynamic ontology, extends some of his indications, and integrates his analysis of Sentiment. Distancing itself from or taking up filiations with other phenomenologies, this sketch tries to show that one cannot desubstantiate the various affective phenomena without giving right to their own powers of manifestation of the world and of its being.