L’architecture comme art de l’immersion
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S’il est un espace susceptible d’offrir un volume d’immersion, c’est bien celui de l’architecture, art qui permet à celui qui y plonge de vivre et d’éprouver le volume qui l’entoure. Mais depuis les « panoramas » du xixe siècle jusqu’aux lunettes de réalité virtuelle, quelles conséquences les nouveaux modes de vision apportés par la modernité, c’est-à-dire les immersions « artificielles », ont-ils eues sur la philosophie de l’architecture ? Et comment les penseurs de l’architecture, de Platon à Valéry, ont-ils envisagé cette question ? C’est la question que pose cet article, après que l’auteur a retracé, dans la trilogie Sphères, le processus qui a mené l’homme de la bulle à l’écume, et tout particulièrement sur le phénomène de l’habitat de l’homme dans le « palais de cristal ». Où nous mène l’immersion ? Dans quel univers nous conduit-elle ? Dans quelle mesure l’immersion architecturale est-elle aussi une immersion dans l’empire ? L’architecture, du fait même qu’elle traite de l’immersion, est-elle elle une forme de totalitarisme ? C’est en s’appuyant sur Valéry et son Eupalinos que l’on peut considérer une conception de la maison comme « installation de plongée » : un espace mis en forme et remplaçant l’environnement premier, un espace de servitude volontaire en somme.
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