Les Maisons sociales et les Résidences sociales ou le développement collectif par les reconnaissances mutuelles
Type de matériel :
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Il est souvent fait mention que les pionnières des Maisons sociales et des Résidences sociales ont initié le travail social en France au début du XXe siècle, notamment sous sa forme collective. Le propos de cette contribution est de réexaminer cette question en analysant le discours tenu et les actions réalisées par les principales promotrices d’une action sociale qui se veut novatrice. Il apparaît ainsi que leurs initiatives sociales sont adossées à une analyse de la question sociale en termes de division sociale et à une méthodologie d’action qui implique une implantation locale et un engagement personnel total. Les mots clefs sans cesse mobilisées sont : la séparation/réconciliation des classes, la résidence, l’amitié et le voisinage. La stratégie d’action mise en œuvre, essentiellement privée, ressemble fort à celle préconisée par les méthodologies actuelles de développement social local : la mobilisation et le croisement de ressources endogènes et exogènes au territoire visé. Mais le plus intriguant dans la démarche des maisons/résidences sociales, c’est leur volonté absolue de fonder le développement social collectif sur la reconnaissance mutuelle des individus. C’est sans doute en cela que ces dames et demoiselles du début du XXe siècle sont les plus contemporaines.
Social Centres and Settlements or social development as a process of mutual recognitionIt is widely accepted that pioneers in the settlement and social centre movement were at the origins of social work in France at the beginning of the XXth century. The author re-examines this question and analyses the discourse and actions of some of the important personalities. Their innovatory initiatives originated in their own analyses of the social question as social division. They were also proponents of a methodology based on implication in the locality and on full personal commitment. The keywords were: separation and reconciliation of classes, local residency and neighbourhood. Their action strategies, based outside traditional public service, are very similar to methodologies now prescribed for local social development projects: mobilization of resources internal and external to the area concerned. The most intriguing aspect of their approach was their will to base collective social development on a process of mutual recognition by individuals. This is no doubt what makes these ladies from the beginning of the XXth century so close to our own times.
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