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D’abord raconter !

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2015. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Si, comme l’écrit Paul Ricœur, tout récit raconte une transformation et s’efforce de dire le temps, c’est-à-dire ce que l’expérience humaine a de spécifique, et qu’il en permet le partage, alors il est nécessaire de différencier « relater » et « raconter ». On peut « relater » un enchaînement de causes et d’effets, « la terrifiante chaîne où tout s’enchaîne » en dehors de toute intentionnalité humaine ou humanisée. Mais dans ce cas, il ne s’agit pas de ce que nous pouvons appeler un « récit ». « Raconter » au contraire, c’est mettre en scène l’agir humain et sa capacité à enrayer le cours inexorable des choses. C’est en cela que le récit est connaissance. Sur un autre plan, si tout récit met d’abord en scène celui qui le raconte, il est aussi relation à l’altérité du langage et à celle d’autrui à qui il est adressé. Il est alors mise en scène d’une intersubjectivité, mise en relation. Si écrire, en ce sens, est donc instaurer une relation, alors s’y pose le problème de toute relation : peut-on entrer en relation avec l’autre sans laisser écraser par l’autre son soi-même Pouvoir répondre positivement à cette question est sans doute la principale raison pour laquelle il faut d’abord raconter.Abrégé : Where to start from: a narrativePaul Ricœur writes : "Every narrative relates a transformation and aims at giving voice to time : that is to say that which gives human experience its specific nature, what it enables us to partake of it together". It is therefore necessary to differentiate "reporting" and "narrating". It is possible to report a chain of causes and effects ("the terrifying chain of events which everything is linked to") while remaining outside the sphere of human intentions. But this could not be called a "narrative". Narrating, on the other hand, is a way of staging human action and showing its capacity to interrupt the inexorable passing of events. In this way, a narrative becomes a piece of knowledge. On another level, while all narratives put what they relate "on stage", they also inaugurate a relationship to the otherness both of language itself and of the other people to whom the narrative is addressed. "To write" in this sense of the word is therefore to create a relationship. Thus the question of the nature of all relationships is raised. Can one enter into a relationship with others without the self being crushed by the other person ? The principal reason why narrative comes first is to enable us to give a positive answer to this question.
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Si, comme l’écrit Paul Ricœur, tout récit raconte une transformation et s’efforce de dire le temps, c’est-à-dire ce que l’expérience humaine a de spécifique, et qu’il en permet le partage, alors il est nécessaire de différencier « relater » et « raconter ». On peut « relater » un enchaînement de causes et d’effets, « la terrifiante chaîne où tout s’enchaîne » en dehors de toute intentionnalité humaine ou humanisée. Mais dans ce cas, il ne s’agit pas de ce que nous pouvons appeler un « récit ». « Raconter » au contraire, c’est mettre en scène l’agir humain et sa capacité à enrayer le cours inexorable des choses. C’est en cela que le récit est connaissance. Sur un autre plan, si tout récit met d’abord en scène celui qui le raconte, il est aussi relation à l’altérité du langage et à celle d’autrui à qui il est adressé. Il est alors mise en scène d’une intersubjectivité, mise en relation. Si écrire, en ce sens, est donc instaurer une relation, alors s’y pose le problème de toute relation : peut-on entrer en relation avec l’autre sans laisser écraser par l’autre son soi-même Pouvoir répondre positivement à cette question est sans doute la principale raison pour laquelle il faut d’abord raconter.

Where to start from: a narrativePaul Ricœur writes : "Every narrative relates a transformation and aims at giving voice to time : that is to say that which gives human experience its specific nature, what it enables us to partake of it together". It is therefore necessary to differentiate "reporting" and "narrating". It is possible to report a chain of causes and effects ("the terrifying chain of events which everything is linked to") while remaining outside the sphere of human intentions. But this could not be called a "narrative". Narrating, on the other hand, is a way of staging human action and showing its capacity to interrupt the inexorable passing of events. In this way, a narrative becomes a piece of knowledge. On another level, while all narratives put what they relate "on stage", they also inaugurate a relationship to the otherness both of language itself and of the other people to whom the narrative is addressed. "To write" in this sense of the word is therefore to create a relationship. Thus the question of the nature of all relationships is raised. Can one enter into a relationship with others without the self being crushed by the other person ? The principal reason why narrative comes first is to enable us to give a positive answer to this question.

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