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Cet article revient tout d’abord sur les savoirs expérientiels pour montrer en quoi ils concernent l’expérience du réel de tout un chacun. Dans un deuxième temps, les raisons de la rareté et de la spécificité des savoirs issus de l’expérience des situations de handicap ou encore liées à la maladie chronique ou aux troubles de santé mentale sont expliquées. Ensuite, les modalités de production de ces savoirs spécifiques sont explorées pour discuter un point au cœur du débat portant sur leur légitimité : les savoirs expérientiels sont-ils objectifs ? De cette dernière analyse découlera l’importance décisive d’une production de savoirs situés, depuis l’intérieur de l’expérience de situations spécifiques, sur la base d’échanges entre pairs.

This article first looks at experiential knowledge to show how it relates to the experience of the world that everyone has. Then, in a second step, the author explains the reasons for the rarity and specificity of knowledge resulting from the experience of disability situations or related to chronic illness or mental health disorders. Finally, the article explores the ways in which this specific knowledge is produced, going back to the original discussion at the heart of the debate on its legitimacy: is experiential knowledge objective? Can this clear-cut opposition between objective and subjective be maintained concerning experiential know-ledge? Can the latter be relevant without being strictly or exclusively objective?