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Cet article propose de repenser l’articulation entre histoire et mémoire au sein de la discipline historique. Il présente d’abord les limites du discours produit par un certain nombre d’historiens identifiant ces deux catégories comme antagoniques, notamment à l’occasion des débats sur les lois mémorielles et de la création de l’association Liberté pour l’histoire à la fin de l’année 2005. Le texte revient ensuite sur les conditions sociales et scientifiques qui ont encadré, à la fin des années 1970, la production de l’opposition entre histoire et mémoire, avant d’indiquer les apports de son dépassement dans la recherche historique aujourd’hui, permettant d’investiguer la mémoire en tant qu’objet scientifique par de multiples biais.

Memory: A Bad Subject for Historians?This article argues for a new vision of the relationship between history and memory within the historical discipline. It first describes the limits of earlier historical paradigms that identified these two notions as contradictory, especially in the context of the debates around historical memory laws which led to the establishment of the association Liberté pour l’histoire [Freedom for History] in late 2005. This article then explores the social and academic circumstances which, in the late 1970s, produced the history/memory dichotomy. Finally, this article shows how going beyond the old paradigm has borne fruit in contemporary historical research, giving historians many new ways to explore memory as a scientific subject in its own right.