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Au cours du xxe siècle, le recours à des modèles formels d’optimalité dans l’étude de la morphogenèse des plantes est fréquent, mais il achoppe périodiquement sur la complexité de la plante réelle. Pourtant, il reste récurrent. Quel sens épistémologique donner à cette persistance ? À partir d’un échantillon de l’histoire récente des formalisations de la morphogenèse des plantes, nous essayons :de voir, dans des contextes différents, comment la recherche d’une formulation ou d’un calcul menant à une forme optimale est légitimée,d’en tirer quelques enseignements épistémologiques sur la fonction de ce recours à l’optimalité dans les problématiques de morphogenèse du vivant.Finalement, nous proposons l’idée que la notion d’optimalité est souvent liée à l’essai réitéré d’une compréhension unitaire, c’est-à-dire à l’effort d’une monoformalisation faisant suite à des pluriformalisations fidèles comme à des modélisations opérationnelles. Ces modèles fidèles sont trop fragmentés dans leurs formalismes pour prêter à une compréhension ou à une manipulation. Avec les modèles d’optimalité, il s’agirait en même temps de regagner un « sens » biologique qui a été conservé à une échelle, mais qui a été entre-temps perdu à une autre.

During the 20th century, optimality formal models are frequently used in the study of plant’s morphogenesis, but they periodically stumble over the complexity of the real plant. Nevertheless, they are constantly used. What is the epistemological meaning of such a persistence ? Taking examples from the recent history of formalizations of plant’s morphogenesis, we will try to :see how, in different contexts, the search for the formulation or for a computation which leads to an optimal form is legitimated,infer some epistemological lessons on the function of this call on optimality in the problematics concerning the morphogenesis of the living.Finally, we propose the idea that the optimality notion is often linked to the reiterated attempt to found an unitary understanding, i.e. linked to the effort to build a monoformalization following faithful pluriformalizations or operational modeling. Those faithful models have too fragmented formalisms to be easily understood or manipulated. This recurrent inclination to use and reuse optimality models would have the role to make the modeler regain some biological « meaning » which had been kept at one level, but meanwhile lost at another.