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Comment prendre soin des patients dont les symptômes semblent résister à toute tentative de prise en charge ? Comment faire pour supporter, en tant qu’équipe, ce qui n’a de cesse de se répéter tout en se tenant à distance des tentations inconscientes de représailles que la pulsionnalité de certains patients nous pousse à mettre en acte ? Ce sont ces deux interrogations, fil d’Ariane de cet article, qui ouvrent sur la vignette clinique de Marina, patiente emblématique d’un service de psychiatrie dont l’œuvre de résistance semble tout emporter sur son passage, des relations autour d’elle à l’ambiance de service, parfois à son corps défendant. Quelquefois, lorsque la pensée s’effrite face aux vagues des répétitions, la poésie trace une nouvelle voie pour renouer avec une capacité de sublimation qui rouvre sur un possible avec le patient. Ainsi, parler de cette patiente au travers de ce récit poétique représente, pour ses auteurs, une tentative de reconnexion avec les parts de la patiente dont ils ont pu parfois se sentir coupés, mais aussi une façon de faire éprouver aux lecteurs la traversée de ce parcours de soins et les liens d’interdépendance entre l’ambiance, la relation soignante et la symptomatologie que les patients portent en eux.