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Les microruptures de l’ordre scolaire font partie du quotidien des classes. Elles constituent un terreau favorable à la naissance d’incidents, a fortiori dans les classes des enseignants débutants. L’analyse s’inscrit dans une perspective interactionniste et repose sur le traitement de données filmées (observations dans des classes de jeunes professeurs et entretiens d’autoconfrontation avec ces derniers). Elle met au jour la construction des incidents au regard des dimensions socioscolaires de la confrontation, mais aussi d’un rapport contrarié au métier qui se décline dans une mise en scène de l’autorité conduisant à l’escalade des sanctions. L’ampleur prise par les microruptures de l’ordre scolaire lors du cours d’action éprouve en effet profondément l’enseignant, tout autant que le rôle qu’il est amené à jouer in situ le déstabilise, tant il est éloigné de sa conception du métier, de l’enseignant idéal et de sa propre image.

Towards an Interactionist Analysis of Classroom IncidentsMini-interruptions in schools are part and parcel of the daily life of classrooms. They represent a breeding ground for incidents, especially in beginner teachers’ classrooms. The analysis is part of an interactionist approach based on studying filmed data generated by observing young teachers in class as well as during self-confrontation discussions with them. It shows a construction of incidents against a backdrop of socio-academic confrontation, and a relationship with the profession, resulting in an assertion of authority which, in turn, leads to an increase in punishment. The importance of mini-interruptions in school life during the teaching process affect deeply the teachers themselves and also the role which they play in situ, destabilising them greatly due to it being so far removed from their conception of the profession, from the model teacher and from the way they see themselves.