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Alors que jusqu’aux années 1980, la question du sexe d’un enfant ne se posait qu’au moment de l’accouchement, actuellement, en France, 9 couples sur 10 connaissent le sexe de leur futur enfant avant sa naissance en raison de la généralisation des échographies fœtales. À travers une enquête par entretiens longitudinaux et observations, l’article montre comment la sexuation du fœtus est imbriquée dans le processus d’humanisation. Le classement par sexe du fœtus apparaît comme central : en effet, penser son enfant comme un être sexué permet de le nommer, de se projeter et d’interagir avec lui. En se centrant sur la sexuation et non sur la bicatégorisation et la socialisation différenciée, l’article permet d’enrichir la compréhension de la prégnance du genre dans notre société.

Up until the 1980s, a child’s sex was only questioned at birth. Today, 9 out of 10 couples know their future child’s sex before birth, due to the generalisation of fetal ultrasound. Using data gathered from observations and a survey composed of longitudinal interviews, this paper shows how a fetus’ sexuation is interwoven into its process of humanisation. The categorisation of the fetus’ sex appears as pivotal: imagining one’s child as a sexed being makes it possible to give it a name, to project oneself with the child and to interact with it. By focusing on sexuation rather than the bicategorisation and differentiated socialisation, this paper enriches the understanding of gender’s importance in our society.