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RésuméL’article interroge les images matricielles du travail au cinéma, celles des réalisateurs (les frères Lumière) ou celles des scientifiques et ingénieurs (Marey et Gilbreth), et souligne la relation insidieuse que le cinéma entretient avec le travail. En retour, le travail ne se laisse pas facilement circonscrire à l’écran. Enfin, l’article propose d’explorer les rapports qu’entretiennent les travailleurs à l’ensemble de l’appareil de production cinématographique : réunis en collectif d’acteurs ou de spectateurs, les travailleurs redeviennent, par le cinéma, visibles et audibles à eux-mêmes, ce qui ouvre, dans le sillage de Walter Benjamin et de Jean Rouch, les portes d’une expérience du monde renouvelée.

This paper questions the matrix pictures of work in the film industry, those of directors (the Lumière brothers) or those of scientists and engineers (Marey et Gilbreth), and it underlines the insidious relationship between work and cinema. On the other hand, work is obviously not easy to grasp on the screen. Finally, the paper tries to investigate the relation between workers and the whole film production device: brought together in groups of actors and spectators, workers become more visible and audible to themselves, which opens, following Walter Benjamin and Jean Rouch, the doors of a new experience of the world.

ResumenEl artículo cuestiona las imágenes iniciales del trabajo en el cine, las de los directores (los hermanos Lumière) o las de los científicos e ingenieros (Marey y Gilbreth), y hace hincapié en la relación insidiosa que el cine mantiene con el trabajo. Asimismo, el trabajo no se deja limitar simplemente a la pantalla. Por último, el artículo explora las relaciones entre los trabajadores y todo el aparato de producción cinematográfica: reunidos en grupos de actores o de espectadores, los trabajadores se hacen visibles y audibles a sí mismos, lo que abre, en la continuación de Walter Benjamin y Jean Rouch, las puertas de una experiencia a un mundo renovado.