Pour une analyse des idéologies du travail : le marxisme face à la psychodynamique du travail
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Lorsqu’il s’agit d’expliquer les phénomènes de consentement et d’autoexploitation qui caractérisent le régime de travail néolibéral, les auteurs marxistes recourent généralement au concept d’idéologie définie comme l’ensemble de représentations dominantes produites au niveau des superstructures de la société. Contrairement à la thèse suivant laquelle notre rapport au travail serait prioritairement déterminé par les idées et les dispositions acquises à l’extérieur du procès de travail, cet article pose les bases théoriques d’une analyse des idéologies propres à l’activité de production en s’appuyant sur les travaux de Michael Burawoy et de Christophe Dejours. Il montre par ailleurs que la discussion sur les idéologies du travail ouvre un nouvel espace de dialogue entre le marxisme et la psychanalyse.
When it comes to explaining the phenomena of consent and self-exploitation that characterize the neoliberal program of work, Marxist authors usually resort to the concept of ideology as defined by the set of dominant representations engendered at the level of society’s superstructures. Contrary to the thesis according to which our relation to work is determined first and foremost by ideas and provisionsacquired outside the process of work, this article lays the theoretical foundations for an analysis of the ideologies that characterize the activity of production basing itself on the work of Michael Burawoy and Christophe Dejours. Furthermore, it demonstrates that the discussion about the ideologies of work opens up a new space of dialogue between Marxism and psychoanalysis.
Cuando se trata de explicar los fenómenos del consentimiento y la autoexplotación que caracterizan al régimen de trabajo neoliberal, los autores marxistas recurren generalmente al concepto de ideología, definida por el conjunto de representaciones dominantes producidas a nivel de superestructuras de la sociedad. Contrariamente a la tesis según la cual nuestra relación con el trabajo estaría prioritariamente determinada por ideas y disposiciones adquiridas al exterior del proceso laboral, este artículo sienta las bases teóricas de un análisis de las ideologías propias a la actividad de producción apoyándose en los trabajos de Michael Burawoy y Christophe Dejours. Muestra por otro lado que la discusión sobre las ideologías del trabajo abre un nuevo espacio de diálogo entre marxismo y psicoanálisis.
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