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Martyr(e) Témoin de vie ou témoin de mort ?

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2011. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Le martyr musulman, mort dans le cadre du combat spirituel pour Dieu, va directement au paradis ; il ne meurt pas. La félicité paradisiaque dont il bénéficie n’est pas la vision directe de Dieu qu’il ne peut pas voir. Il est « vu » par Dieu. Dans le martyre chrétien, c’est Dieu qui vient à la rencontre de l’homme. Dans l’islam, c’est l’homme qui va vers Dieu et qui conquiert, dans une sorte de projet prométhéen, la plénitude de sa propre ontologie. C’est donc un acte à caractère politique plus affirmé. Le phénomène du martyr-suicide contemporain n’est pas une spécificité islamique. Il se rencontre dans d’autres cultures religieuses comme chez les Sikhs. Par ailleurs, l’islam n’est pas un tout homogène. C’est dans le monde chiite préférentiellement, marqué par la révolution de Khomeiny où la notion de Malakut ( mundus imaginalis) a une importance cruciale, que le martyr-suicide pourrait être compris comme un déicide symbolique fondateur d’un ordre politique. Comme témoin de mort, il rend témoignage pour la volonté de puissance, la libido dominandi, qui lui fait commettre l’auto-meurtre, non de soi, mais de cet Autre qui est en lui et qui l’empêcherait de devenir autonome. Comme témoin de vie, il rend témoignage de la pérennité de l’identité du groupe perçue comme une essence intemporelle. Sa mort est un moment de fondation de cette identité collective source des pires violences.Abrégé : Martyrdom - Bearing Witness to Life or Death ? The Muslim martyr who gives his life to the spiritual cause of God goes straight to paradise – he does not die. The felicity he enjoys there is not a direct vision of God, for God cannot be seen. He however is ‘seen’ by God. In Christian martyrdom, it is God who reaches out to man. In Islam, it is man who reaches out to God and who, in Promethean style, grasps the plenitude of his own ontology. Martyrdom is then for the Muslim a more clearly-voiced political act. The current phenomenon of suicide attacks is not however an Islamic specificity. It also exists in other religious cultures, for example Sikhism. Moreover, Islam is not a perfectly homogenous religion. It is mainly in the Shiite world, where the Khomeini revolution has left its stamp and in which the notion of Malakut ( mundus imaginalis) plays a key role, that martyrdom through acts of suicidal violence may be seen as the symbolic Deicide on which a political order is founded. In that it bears witness to death, martyrdom is also an expression of the desire for power, the libido dominandi, which causes the martyr to sacrifice their own life not in their own name but in the name of the Other within them who prevents them from attaining autonomy. In that it bears witness to life, martyrdom also bears witness to the perennity of the identity of the group as atemporal. The martyr’s death is the instance in which this collective identity is founded and is a breeding ground for the most terribly violent acts.
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Le martyr musulman, mort dans le cadre du combat spirituel pour Dieu, va directement au paradis ; il ne meurt pas. La félicité paradisiaque dont il bénéficie n’est pas la vision directe de Dieu qu’il ne peut pas voir. Il est « vu » par Dieu. Dans le martyre chrétien, c’est Dieu qui vient à la rencontre de l’homme. Dans l’islam, c’est l’homme qui va vers Dieu et qui conquiert, dans une sorte de projet prométhéen, la plénitude de sa propre ontologie. C’est donc un acte à caractère politique plus affirmé. Le phénomène du martyr-suicide contemporain n’est pas une spécificité islamique. Il se rencontre dans d’autres cultures religieuses comme chez les Sikhs. Par ailleurs, l’islam n’est pas un tout homogène. C’est dans le monde chiite préférentiellement, marqué par la révolution de Khomeiny où la notion de Malakut ( mundus imaginalis) a une importance cruciale, que le martyr-suicide pourrait être compris comme un déicide symbolique fondateur d’un ordre politique. Comme témoin de mort, il rend témoignage pour la volonté de puissance, la libido dominandi, qui lui fait commettre l’auto-meurtre, non de soi, mais de cet Autre qui est en lui et qui l’empêcherait de devenir autonome. Comme témoin de vie, il rend témoignage de la pérennité de l’identité du groupe perçue comme une essence intemporelle. Sa mort est un moment de fondation de cette identité collective source des pires violences.

Martyrdom - Bearing Witness to Life or Death ? The Muslim martyr who gives his life to the spiritual cause of God goes straight to paradise – he does not die. The felicity he enjoys there is not a direct vision of God, for God cannot be seen. He however is ‘seen’ by God. In Christian martyrdom, it is God who reaches out to man. In Islam, it is man who reaches out to God and who, in Promethean style, grasps the plenitude of his own ontology. Martyrdom is then for the Muslim a more clearly-voiced political act. The current phenomenon of suicide attacks is not however an Islamic specificity. It also exists in other religious cultures, for example Sikhism. Moreover, Islam is not a perfectly homogenous religion. It is mainly in the Shiite world, where the Khomeini revolution has left its stamp and in which the notion of Malakut ( mundus imaginalis) plays a key role, that martyrdom through acts of suicidal violence may be seen as the symbolic Deicide on which a political order is founded. In that it bears witness to death, martyrdom is also an expression of the desire for power, the libido dominandi, which causes the martyr to sacrifice their own life not in their own name but in the name of the Other within them who prevents them from attaining autonomy. In that it bears witness to life, martyrdom also bears witness to the perennity of the identity of the group as atemporal. The martyr’s death is the instance in which this collective identity is founded and is a breeding ground for the most terribly violent acts.

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