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Les paléoanthropologues sont-ils en meilleure position que les autres pour se permettre d’ignorer les règles de la systématique ? Un bref historique

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2015. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : La propagation d’analyses à sensation ou incomplètes, de même que l’interprétation erronée de données, ont conduit à une série de consensus paléoanthropologiques qui, pour l’essentiel, relève de la répétition de conjectures. Ces pratiques sont associées à une absence de maîtrise des règles de la classification dont il résulte un discours paléoanthropologique phylogénétique le plus souvent découplé des règles de la systématique. À partir des années 1960, les travaux paléoanthropologiques s’intéressent plus spécifiquement à la nomenclature et la taxinomie des Hominidés en rendant compte explicitement des travaux de Dobzhansky et Mayr. De nos jours, le discours paléoanthropologique ressemble à un discours phylogénétique mais les paléoanthropologues n’emploient ni les outils ni les méthodes de la phylogénie et ne connaissent que rarement les règles de la systématique. Ce phénomène a été décrit par Bonde (1977), à une période où l’école cladiste commençait tout juste à influencer quelques paléoanthropologues. Dans les années suivantes ont suivi des discussions sur la valeur et la polarité des caractères observés, se substituant aux débats antérieurs fondés sur la ressemblance globale. Des auteurs ont, ensuite, proposé des listes d’espèces fondées sur la présence de caractères autapomorphes. Enfin, des cladogrammes ont été produits. Cependant, après deux décennies, des discussions portant sur la constitution des unités taxinomiques opérationnelles (UTO), sur la définition des caractères et sur la prise en compte de la variabilité, de la surreprésentation ou de la redondance de certains caractères conduisirent au rejet de la cladistique en paléoanthropologie. En dépit du fait que Barriel (1994) et Tassy (1996) aient répondu à ces objections dans les années 1990, ces réponses ont été ignorées ou incomprises des paléoanthropologues et, dans les années 2000, la cladistique a été presque complétement abandonnée au profit d’un retour à la systématique évolutionniste classique ou d’un engouement pour la phénétique ; deux approches quantitatives. Se pose ainsi la question formulée récemment par Bonde (2012) : « Est-il vraiment impossible de transmettre une telle méthode (la systématique phylogénétique) si simple et logique aux anthropologues ou bien n’en n’ont-ils cure ? »Abrégé : The conflation and misinterpretation of data, as well as the propagation of half-informed, sensational analyses imply that a palaeoanthropological consensus exists for what essentially amounts to the repetition of conjectures. Following the example of those who considered humans to be outside the animal kingdom, should we now consider palaeoanthropologists to be extraneous to the realm of Systematic ? In the 1960s, palaeoanthropological works focusing on Hominidae taxonomy and nomenclature clearly echoed the former works of Dobzhansky (1944) and Mayr (1950). However, nowadays the palaeoanthropological discourse resembles a phylogenetical discussion where palaeoanthropologists no longer appear to use phylogenetical tools and methods, or even to follow systematic rules. This phenomenon was first described by Bonde (1981), whereas the cladist school of thought began to influence some palaeoanthropologists in the 1970s. At that time, debates on diagnoses founded on the “total morphological pattern” were replaced by discussions on the value and the polarity of the observed traits. In this way, authors were influenced by cladistics proposing lists of human species based on their discussion of exclusive derived characters, then provided presentations of cladograms. Nevertheless, discussions focusing on the lack of unequivocal results due to the different processing of operational taxonomic units (OTUs) or characters in palaeoanthropology, and the methods dealing with the variability and overrepresentation or redundancy of some traits led to objections to use cladistics. These objections were initially addressed by Barriel (1994) and Tassy (1996) but such answers were subsequently largely ignored or misunderstood by palaeoanthropologists. Finally, in palaeoanthropology, cladistics was almost totally abandoned with the revival of the classic evolutionary systematic and the development of phenetics which are both quatitative approaches. Let us conclude with the recent question asked by Bonde (2012) : “ Is it really impossible to convey such simple and logical biological methodology (cladistics) to anthropologists – or don’t they care ?
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La propagation d’analyses à sensation ou incomplètes, de même que l’interprétation erronée de données, ont conduit à une série de consensus paléoanthropologiques qui, pour l’essentiel, relève de la répétition de conjectures. Ces pratiques sont associées à une absence de maîtrise des règles de la classification dont il résulte un discours paléoanthropologique phylogénétique le plus souvent découplé des règles de la systématique. À partir des années 1960, les travaux paléoanthropologiques s’intéressent plus spécifiquement à la nomenclature et la taxinomie des Hominidés en rendant compte explicitement des travaux de Dobzhansky et Mayr. De nos jours, le discours paléoanthropologique ressemble à un discours phylogénétique mais les paléoanthropologues n’emploient ni les outils ni les méthodes de la phylogénie et ne connaissent que rarement les règles de la systématique. Ce phénomène a été décrit par Bonde (1977), à une période où l’école cladiste commençait tout juste à influencer quelques paléoanthropologues. Dans les années suivantes ont suivi des discussions sur la valeur et la polarité des caractères observés, se substituant aux débats antérieurs fondés sur la ressemblance globale. Des auteurs ont, ensuite, proposé des listes d’espèces fondées sur la présence de caractères autapomorphes. Enfin, des cladogrammes ont été produits. Cependant, après deux décennies, des discussions portant sur la constitution des unités taxinomiques opérationnelles (UTO), sur la définition des caractères et sur la prise en compte de la variabilité, de la surreprésentation ou de la redondance de certains caractères conduisirent au rejet de la cladistique en paléoanthropologie. En dépit du fait que Barriel (1994) et Tassy (1996) aient répondu à ces objections dans les années 1990, ces réponses ont été ignorées ou incomprises des paléoanthropologues et, dans les années 2000, la cladistique a été presque complétement abandonnée au profit d’un retour à la systématique évolutionniste classique ou d’un engouement pour la phénétique ; deux approches quantitatives. Se pose ainsi la question formulée récemment par Bonde (2012) : « Est-il vraiment impossible de transmettre une telle méthode (la systématique phylogénétique) si simple et logique aux anthropologues ou bien n’en n’ont-ils cure ? »

The conflation and misinterpretation of data, as well as the propagation of half-informed, sensational analyses imply that a palaeoanthropological consensus exists for what essentially amounts to the repetition of conjectures. Following the example of those who considered humans to be outside the animal kingdom, should we now consider palaeoanthropologists to be extraneous to the realm of Systematic ? In the 1960s, palaeoanthropological works focusing on Hominidae taxonomy and nomenclature clearly echoed the former works of Dobzhansky (1944) and Mayr (1950). However, nowadays the palaeoanthropological discourse resembles a phylogenetical discussion where palaeoanthropologists no longer appear to use phylogenetical tools and methods, or even to follow systematic rules. This phenomenon was first described by Bonde (1981), whereas the cladist school of thought began to influence some palaeoanthropologists in the 1970s. At that time, debates on diagnoses founded on the “total morphological pattern” were replaced by discussions on the value and the polarity of the observed traits. In this way, authors were influenced by cladistics proposing lists of human species based on their discussion of exclusive derived characters, then provided presentations of cladograms. Nevertheless, discussions focusing on the lack of unequivocal results due to the different processing of operational taxonomic units (OTUs) or characters in palaeoanthropology, and the methods dealing with the variability and overrepresentation or redundancy of some traits led to objections to use cladistics. These objections were initially addressed by Barriel (1994) and Tassy (1996) but such answers were subsequently largely ignored or misunderstood by palaeoanthropologists. Finally, in palaeoanthropology, cladistics was almost totally abandoned with the revival of the classic evolutionary systematic and the development of phenetics which are both quatitative approaches. Let us conclude with the recent question asked by Bonde (2012) : “ Is it really impossible to convey such simple and logical biological methodology (cladistics) to anthropologists – or don’t they care ?

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