La lecture des émotions et le comportement violent cartographié dans le cerveau
Type de matériel :
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Cet article a pour objet d’interpréter les études neuroscientifiques qui mettent en lien les lésions et fonctions neurophysiologiques avec le comportement émotionnel violent, et d’établir des considérations sur l’impact de ces hypothèses dans divers champs d’études tels que celui de la justice criminelle, de l’éducation, ou d’autres encore. Les neuroscientifiques eux-mêmes confessent ne pas avoir de preuves suffisantes pour affirmer l’existence d’un lien direct entre le potentiel criminel et les fonctions discrètes du cerveau, ou encore pouvoir en faire un support de preuve dans les examens neuro-criminels des jugements des criminels. Il existe cependant une tendance actuelle à cartographier les cerveaux pour intervenir de manière précoce, dans le but de prévenir la violence. Cet article analyse alors avec précaution l’investissement en politique de « scannerisation » et d’intervention dans les cerveaux d’enfants et d’adolescents qui présentent un comportement déviant ou violent. Basé sur quelques équivoques historiques comme les stigmates sociaux établis par le lombrosionisme et la phrénologie, mais aussi sur les prémices de la psychanalyse et les contributions constructivistes, il critique l’appropriation immédiate des résultats neuroscientifiques en ce qui concerne les origines de la violence, et met au premier plan l’irréductibilité de l’apport linguistique, social et historique, en tant que sources potentielles de la formation et de la transformation de la subjectivité.
Reading Emotions and Violent Behaviour in Images of the Brain. This article studies theories of neuroscience which establish connections between neuro-physiological functions or brain damage and violent behaviour, and attempts to appraise the impact of such hypotheses in other fields of study such as criminal justice or education. Although even neuroscientists acknowledge that there is not sufficient proof to posit a direct link between criminal behaviour and discrete brain functions, or indeed to use neuroimaging as a form of proof on which to base criminal judgments, there is a tendency today to map children and teenager’s brains in order to encourage early intervention in the prevention of violence. This article is extremely cautious as to investments made to introduce brain-scanning policies for children or young people who behave violently. We should remember the mistakes made and the social stigma caused by criminal anthropology and phrenology in the 19th century. This article also uses the premises of psychoanalysis and constructivist ideas to criticise the reductionism of criminal neuroscience in determining the origin of violent behaviour and reaffirms the irreducibility of the part played by linguistic, social and historical factors in the formation and transformation of human subjectivity.
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