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Salaires et valeur du travail

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2006. Ressources en ligne : Abrégé : RésuméQuelles sont les origines du décalage quasi universel entre les salaires féminins et les salaires masculins dans le travail industriel ? Cet article explore cette question à travers une étude comparée de l’entrée massive des femmes dans une industrie masculine – celle de la métallurgie – en France et en Grande-Bretagne à partir de l’automne 1914. L’entrée des femmes a transformé ces usines d’espaces masculins en espaces mixtes, structurés par de nouvelles divisions sexuées de travail et de nouvelles hiérarchies de qualifications et de salaires. À travers l’étude des négociations salariales entre patrons, ouvriers, l’État et les ouvrières, cet article montre l’incapacité de l’État à protéger les ouvrières contre la stratégie patronale d’accorder aux femmes un salaire plus bas pour un travail égal, voire supérieur à celui de l’homme qu’elle remplace. En effet, les bureaucrates de part et d’autre de la Manche furent convaincus que l’infériorité des salaires des femmes était non seulement traditionnelle mais encore quasi naturelle. Les interventions des ministères de l’Armement des deux pays dans les négociations salariales avaient pour résultat une nette amélioration des salaires féminins qui n’étaient souvent que des salaires de famine avant 1917. Or, après toutes ces interventions musclées des deux ministères de l’Armement, le décalage entre les salaires féminins et les salaires masculins pour un même travail, qui était de l’ordre de 50 % au début de la guerre, restait autour de 20 % en France, et de 30 % en Grande-Bretagne en 1918. La main-d’œuvre féminine gardait alors son statut de main-d’œuvre peu cher, et les industriels français et britanniques émergeaient de la guerre fourbis d’une nouvelle arme redoutable dans leur lutte pour faire baisser le coût de la production : la femme métallurgiste, payée selon sa propre échelle de bas salaires pour un travail accompli, auparavant, par un homme.Abrégé : What are the origins of the apparently universal inequality between men’s and women’s wages in industry? This article explores that question by looking at the massive entry of women into an all-male industry – the metalworking trades – in France and Britain from 1914 on. Women’s arrival transformed previously all-male spaces into sexually-mixed spaces that were structured by new sexual divisions of labour and new hierarchies of skill and of wages. By examining wage negotia-tions between the state, employers, workers and the new female labour force, this article reveals the state’s inability to protect women workers from employers’ strategy of paying women a lower wage for equal, if not superior work to the man she replaced. For bureaucrats on both sides of the Channel were convinced that the lower rate of women’s wages was not merely anchored in tradition but was in fact, a more or less universal "fact" of nature. The interventions in wage negotiations by the ministries of Munitions in both countries certainly resulted in a clear improvement in women’s wages, which, before 1917, were often close to starvation wages. Even after a muscular series of state interventions, however, the gap between men’s and women’s wages, generally close to 50% in 1914, remained at about 20% in France and 30% in Great Britain in 1918. Women workers thus retained their status as cheap labour, and French and British employers emerged from the war with a new and redoubtable weapon in their struggle to keep production costs low: the woman metalworker, paid according to her own scale of low wages for a job that had former ly been performed by a man.Abrégé : Resumen¿ Cuales son los orígenes del desfase casi universal entre los salarios femeninos y los salarios masculinos en el trabajo indus-trial ? Este artículo explora este tema a través de un estudio comparativo sobre el ingreso masivo de las mujeres en una industria masculina – la industria metalúrgica – a partir del otofîo de 1914. La llegada de las mujeres transformó estas fábricas de espacios masculinos en espacios mixtos, estructu-rados con nuevas divisiones sexuadas del trabajo y nuevas jerarquías de cualificaciones y salarios. A través del estudio de las negociaciones salariales entre patrones y obreros, el Estado y las obreras, este artículo muestra la incapacidad del Estado para proteger a las obreras contra la estrategia patronal de otorgar a las mujeres un salario más bajo para un trabajo igual o incluso superior al hombre que sustituye. Efectivamente, los burócratas de ambas orillas de la Mancha estaban convencidos de que la inferioridad de los salarios de las mujeres no era sólo tradi-cional sino casi natural. Las intervenciones de los ministerios del Armamento de ambos países en las negociaciones salariales tuvieron como resultado una mejora notable de los salarios femeninos, que antes de 1917 solían ser salarios de miseria. Pero, después de todas las intervenciones musculares de ambos ministerios del armamento, la diferencia entre los salarios femeninos y masculinos para un trabajo igual, que era de un 50 % más o menos al inicio de la guerra, seguía siendo de aproximadamente 20 % en Francia y 30 % en Gran Bretana en 1918. La mano de obra femenina conservó su estatus de mano de obra barata, y los industriales franceses y británicos salieron de la guerra con un arma nueva y temible para reducir los costes de producción : la mujer metalúrgica, pagada con su propia escala de bajos salarios para un trabajo realizado antes por un hombreAbrégé : ZusammenfassungWas sind die Ursachen des quasi universellen Unterschieds zwischen weiblichen und männlichen Gehältern in der Industriearbeit? Diese Fragestellung wird anhand einer ver-gleichenden Studie des massiven Zugangs von Frauen zu einem maskulinen Industriezweig – der mechanischen Industrie – in Frankreich und Großbritannien ab Herbst 1914 untersucht. Die Öffnung dieses ausschließlich den Männern vorbehaltenen Arbeitsbereiches für Frauen hat zur Schaffung neuer, einer geschlechtsspezifischen Arbeitsteilung, Qualifikations- und Gehaltsstruktur unterlegener gemischter Arbeitsbereiche ge-führt. Die Studie der Lohnverhandlungen zwischen Arbeit-gebern, Arbeitnehmern, dem Staat und den Arbeiterinnen zeigt die Unfähigkeit des Staates, die Arbeiterinnen vor den Arbeitgeberstrategien zu schützen, die darauf abzielten, den Frauen ein geringeres Gehalt für dieselbe, oder sogar Mehrarbeit (im Vergleich zu den Männern) zu zahlen. Die Bürokraten zu beiden Seiten des Ärmelkanals waren davon überzeugt, dass die geringeren weiblichen Gehälter nicht nur traditionell, sondern quasi natürlich waren. Die Einmischungen der Kriegsministerien der beiden Länder in die Lohnverhandlungen zog eine eindeutige Aufbesserung der Frauen-löhne nach sich, die bis 1917 oft nur Hungerlöhnen entsprachen. Nichtsdestotrotz, selbst nach den tatkräftigen Interventionen der beiden Kriegsministerien, blieb von dem Gehaltsunter-schied, der zu Anfang des Krieges ca. 50% betrug, 1918 20% in Frankreich und 30% in Großbritannien über. Die weibliche Arbeitskraft behielt also ihren Status der preisgünstigen Arbeitskraft und die französischen und britischen Industriellen beendeten den Krieg ausgerüstet mit einer neuen schlag-kräftigen Waffe in ihrem Kampf zur Senkung der Produktionskosten: die weibliche Arbeitnehmerin der Metallverarbeit-enden Industrie, die nach ihrer eigenen geringeren Lohnskala für eine vorher von einem Mann erledigte Arbeit vergütet wird.
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RésuméQuelles sont les origines du décalage quasi universel entre les salaires féminins et les salaires masculins dans le travail industriel ? Cet article explore cette question à travers une étude comparée de l’entrée massive des femmes dans une industrie masculine – celle de la métallurgie – en France et en Grande-Bretagne à partir de l’automne 1914. L’entrée des femmes a transformé ces usines d’espaces masculins en espaces mixtes, structurés par de nouvelles divisions sexuées de travail et de nouvelles hiérarchies de qualifications et de salaires. À travers l’étude des négociations salariales entre patrons, ouvriers, l’État et les ouvrières, cet article montre l’incapacité de l’État à protéger les ouvrières contre la stratégie patronale d’accorder aux femmes un salaire plus bas pour un travail égal, voire supérieur à celui de l’homme qu’elle remplace. En effet, les bureaucrates de part et d’autre de la Manche furent convaincus que l’infériorité des salaires des femmes était non seulement traditionnelle mais encore quasi naturelle. Les interventions des ministères de l’Armement des deux pays dans les négociations salariales avaient pour résultat une nette amélioration des salaires féminins qui n’étaient souvent que des salaires de famine avant 1917. Or, après toutes ces interventions musclées des deux ministères de l’Armement, le décalage entre les salaires féminins et les salaires masculins pour un même travail, qui était de l’ordre de 50 % au début de la guerre, restait autour de 20 % en France, et de 30 % en Grande-Bretagne en 1918. La main-d’œuvre féminine gardait alors son statut de main-d’œuvre peu cher, et les industriels français et britanniques émergeaient de la guerre fourbis d’une nouvelle arme redoutable dans leur lutte pour faire baisser le coût de la production : la femme métallurgiste, payée selon sa propre échelle de bas salaires pour un travail accompli, auparavant, par un homme.

What are the origins of the apparently universal inequality between men’s and women’s wages in industry? This article explores that question by looking at the massive entry of women into an all-male industry – the metalworking trades – in France and Britain from 1914 on. Women’s arrival transformed previously all-male spaces into sexually-mixed spaces that were structured by new sexual divisions of labour and new hierarchies of skill and of wages. By examining wage negotia-tions between the state, employers, workers and the new female labour force, this article reveals the state’s inability to protect women workers from employers’ strategy of paying women a lower wage for equal, if not superior work to the man she replaced. For bureaucrats on both sides of the Channel were convinced that the lower rate of women’s wages was not merely anchored in tradition but was in fact, a more or less universal "fact" of nature. The interventions in wage negotiations by the ministries of Munitions in both countries certainly resulted in a clear improvement in women’s wages, which, before 1917, were often close to starvation wages. Even after a muscular series of state interventions, however, the gap between men’s and women’s wages, generally close to 50% in 1914, remained at about 20% in France and 30% in Great Britain in 1918. Women workers thus retained their status as cheap labour, and French and British employers emerged from the war with a new and redoubtable weapon in their struggle to keep production costs low: the woman metalworker, paid according to her own scale of low wages for a job that had former ly been performed by a man.

Resumen¿ Cuales son los orígenes del desfase casi universal entre los salarios femeninos y los salarios masculinos en el trabajo indus-trial ? Este artículo explora este tema a través de un estudio comparativo sobre el ingreso masivo de las mujeres en una industria masculina – la industria metalúrgica – a partir del otofîo de 1914. La llegada de las mujeres transformó estas fábricas de espacios masculinos en espacios mixtos, estructu-rados con nuevas divisiones sexuadas del trabajo y nuevas jerarquías de cualificaciones y salarios. A través del estudio de las negociaciones salariales entre patrones y obreros, el Estado y las obreras, este artículo muestra la incapacidad del Estado para proteger a las obreras contra la estrategia patronal de otorgar a las mujeres un salario más bajo para un trabajo igual o incluso superior al hombre que sustituye. Efectivamente, los burócratas de ambas orillas de la Mancha estaban convencidos de que la inferioridad de los salarios de las mujeres no era sólo tradi-cional sino casi natural. Las intervenciones de los ministerios del Armamento de ambos países en las negociaciones salariales tuvieron como resultado una mejora notable de los salarios femeninos, que antes de 1917 solían ser salarios de miseria. Pero, después de todas las intervenciones musculares de ambos ministerios del armamento, la diferencia entre los salarios femeninos y masculinos para un trabajo igual, que era de un 50 % más o menos al inicio de la guerra, seguía siendo de aproximadamente 20 % en Francia y 30 % en Gran Bretana en 1918. La mano de obra femenina conservó su estatus de mano de obra barata, y los industriales franceses y británicos salieron de la guerra con un arma nueva y temible para reducir los costes de producción : la mujer metalúrgica, pagada con su propia escala de bajos salarios para un trabajo realizado antes por un hombre

ZusammenfassungWas sind die Ursachen des quasi universellen Unterschieds zwischen weiblichen und männlichen Gehältern in der Industriearbeit? Diese Fragestellung wird anhand einer ver-gleichenden Studie des massiven Zugangs von Frauen zu einem maskulinen Industriezweig – der mechanischen Industrie – in Frankreich und Großbritannien ab Herbst 1914 untersucht. Die Öffnung dieses ausschließlich den Männern vorbehaltenen Arbeitsbereiches für Frauen hat zur Schaffung neuer, einer geschlechtsspezifischen Arbeitsteilung, Qualifikations- und Gehaltsstruktur unterlegener gemischter Arbeitsbereiche ge-führt. Die Studie der Lohnverhandlungen zwischen Arbeit-gebern, Arbeitnehmern, dem Staat und den Arbeiterinnen zeigt die Unfähigkeit des Staates, die Arbeiterinnen vor den Arbeitgeberstrategien zu schützen, die darauf abzielten, den Frauen ein geringeres Gehalt für dieselbe, oder sogar Mehrarbeit (im Vergleich zu den Männern) zu zahlen. Die Bürokraten zu beiden Seiten des Ärmelkanals waren davon überzeugt, dass die geringeren weiblichen Gehälter nicht nur traditionell, sondern quasi natürlich waren. Die Einmischungen der Kriegsministerien der beiden Länder in die Lohnverhandlungen zog eine eindeutige Aufbesserung der Frauen-löhne nach sich, die bis 1917 oft nur Hungerlöhnen entsprachen. Nichtsdestotrotz, selbst nach den tatkräftigen Interventionen der beiden Kriegsministerien, blieb von dem Gehaltsunter-schied, der zu Anfang des Krieges ca. 50% betrug, 1918 20% in Frankreich und 30% in Großbritannien über. Die weibliche Arbeitskraft behielt also ihren Status der preisgünstigen Arbeitskraft und die französischen und britischen Industriellen beendeten den Krieg ausgerüstet mit einer neuen schlag-kräftigen Waffe in ihrem Kampf zur Senkung der Produktionskosten: die weibliche Arbeitnehmerin der Metallverarbeit-enden Industrie, die nach ihrer eigenen geringeren Lohnskala für eine vorher von einem Mann erledigte Arbeit vergütet wird.

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