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Le blasphème, entre droits sacrés et droits civils : place de l’intime et déplacement du sujet

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2021. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Concilier liberté d’expression et respect des valeurs profondes et intimes de certains semble depuis quelque temps impossible. Pour bon nombre de religions, dont le catholicisme, la divinité n’est pas la seule à pouvoir être visée par un blasphème, mais également le croyant ou ce qui « conduit » à la foi, comme un lieu sacré ou des objets sacrés. Mais alors il ne faudrait pas que le droit séculier considère trop vite que le blasphème ne le concerne pas : en effet, l’histoire nous montre que le blasphème est intervenu comme régulateur de l’ordre social avec une double compréhension : dans une sorte de verticalité lorsqu’il concernait la divinité ou le roi, le prince ; et dans une horizontalité lorsqu’il était vécu comme une atteinte au groupe, certes à cause de la religion. Mais il nous semble aussi qu’il existe des transferts de sacralité : si hier, le blasphème concernait la divinité, ne concerne-t-il pas aujourd’hui d’une certaine manière l’état et certaines de ses valeurs qui en deviennent inattaquables ou intouchables ? Le blasphème touche à l’intime des convictions et tous, nous pouvons être concernés par un propos que l’on considèrera comme blasphématoire. C’est ce sentiment-là qui engendre une certaine violence puisque le propos lui-même est reçu violemment du fait de l’intime qui provoque.Abrégé : Reconciling freedom of speech with the respect for the deeply, intimately held beliefs of some people has, for some time now, seemed impossible. For many religions, including Catholicism, the divinity in question is not the only entity capable of being targeted by blasphemy, and the believers or other faith-related entities such as sacred places or objects, are also seen as targets. In this light, secular law should not be too quick to think that blasphemy does not concern it. Indeed, history shows us that blasphemy has intervened as a regulating force of social order, and this in two ways. First vertically, when concerning the divinity, king or prince, but also horizontally when experienced as an attack on a group, within the framework of religious considerations. Yet this article also argues that transfers of sacredness also exist – while blasphemy used to concern only the divinity, today it seems to concern the state and some of its values which have thus become impossible to contest or question. Blasphemy affects the most intimate of beliefs and we may all one day be concerned by a remark we consider to be blasphemous. This feeling triggers a violent reaction as the remark is felt to be an act of violence because of the intimate reaction it provokes.
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Concilier liberté d’expression et respect des valeurs profondes et intimes de certains semble depuis quelque temps impossible. Pour bon nombre de religions, dont le catholicisme, la divinité n’est pas la seule à pouvoir être visée par un blasphème, mais également le croyant ou ce qui « conduit » à la foi, comme un lieu sacré ou des objets sacrés. Mais alors il ne faudrait pas que le droit séculier considère trop vite que le blasphème ne le concerne pas : en effet, l’histoire nous montre que le blasphème est intervenu comme régulateur de l’ordre social avec une double compréhension : dans une sorte de verticalité lorsqu’il concernait la divinité ou le roi, le prince ; et dans une horizontalité lorsqu’il était vécu comme une atteinte au groupe, certes à cause de la religion. Mais il nous semble aussi qu’il existe des transferts de sacralité : si hier, le blasphème concernait la divinité, ne concerne-t-il pas aujourd’hui d’une certaine manière l’état et certaines de ses valeurs qui en deviennent inattaquables ou intouchables ? Le blasphème touche à l’intime des convictions et tous, nous pouvons être concernés par un propos que l’on considèrera comme blasphématoire. C’est ce sentiment-là qui engendre une certaine violence puisque le propos lui-même est reçu violemment du fait de l’intime qui provoque.

Reconciling freedom of speech with the respect for the deeply, intimately held beliefs of some people has, for some time now, seemed impossible. For many religions, including Catholicism, the divinity in question is not the only entity capable of being targeted by blasphemy, and the believers or other faith-related entities such as sacred places or objects, are also seen as targets. In this light, secular law should not be too quick to think that blasphemy does not concern it. Indeed, history shows us that blasphemy has intervened as a regulating force of social order, and this in two ways. First vertically, when concerning the divinity, king or prince, but also horizontally when experienced as an attack on a group, within the framework of religious considerations. Yet this article also argues that transfers of sacredness also exist – while blasphemy used to concern only the divinity, today it seems to concern the state and some of its values which have thus become impossible to contest or question. Blasphemy affects the most intimate of beliefs and we may all one day be concerned by a remark we consider to be blasphemous. This feeling triggers a violent reaction as the remark is felt to be an act of violence because of the intimate reaction it provokes.

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