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A partir de l’exemple de la transidentification des mineurs, nous interrogeons la manière dont un vocable, le « genre » se déploie dans nos sociétés démocratiques où prévalent les ressentis. Nous nommons « utopie de genre » cette fiction qui consiste pour des adolescents en détresse pubertaire à croire qu’ils seraient de l’autre sexe. Le phénomène est particulièrement prégnant chez les filles qui s’identifient garçons. L’impact des réseaux sociaux et de l’hyperconnexion aux écrans sur les adolescents est maintenant bien connu. Le phénomène transidentificatoire n’échappe pas à cette emprise sur réseaux qui facilite l’adhésion à des discours idéologiques. La promotion des ressentis qui accompagnent l’idée que des adolescents devraient s’autodéterminer (notamment par rapport à leur genre) favorise cette coupure avec la réalité et le collectif : d’une certaine manière, l’utopie de genre est désubjectivante puisqu’elle fait valoir des identités fabriquées par des idéologies.

Using the example of the trans identification of minors, we examine the way in which a term such as "gender" is deployed in our democratic societies, where feelings prevail. We call "gender utopia" the fiction that adolescents in pubertal distress believe they are the other sex. The phenomenon is particularly prevalent among girls who identify as boys. The impact of social networks and hyperconnection to screens on teenagers is now well known. The trans-identifying phenomenon is no exception to this grip on networks, which facilitates adherence to ideological discourse. The promotion of the feelings that accompany the idea that teenagers should be self-determining (particularly with regard to their gender) fosters this break with reality and the collective: in a way, gender utopia is de-subjectivizing, since it promotes identities manufactured by ideologies.