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La colonialité numérique se traduit par une reconfiguration des dominations (classe, race, sexe) alimentée par la société de l’information. Avec Instagram, SnapChat, WhatsApp, etc., les utilisateurs et les utilisatrices doivent faire face à des violences épistémiques, accompagnées d’un discours politique dominant qui tend à les individualiser. Parce que, en concertation avec les États, les entreprises qui créent ces applications nient l’historicisation, la contextualisation et le genre des savoirs des utilisateurs et des utilisatrices, leur apprentissage et leur création de pensée en sont affectés. Paradoxalement, des usages transgressifs des outils numériques sont mis en place par des individus ou des organisations ; ils passent par la libération de savoirs non savants, rendus visibles par des “passeurs et des passeuses de savoirs” à l’affût d’une pédagogie critique qui transforme radicalement les normes sociales.

Digital coloniality translates into a reconfiguration of dominations (class, race, gender) fuelled by the information society. With Instagram, SnapChat, WhatsApp and so on, users have to contend with epistemic violence, accompanied by a dominant political discourse that tends to individualize them. Because the companies that create these applications, in concert with governments, deny the historicization, contextualization and gendering of users’ knowledge, their learning and thought processes are affected. Paradoxically, transgressive uses of digital tools are produced by individuals and organizations; they involve the liberation of non-academic knowledge, made visible by “knowledge brokers” on the lookout for a critical pedagogy that radically transforms social norms.