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À partir de la dichotomie virilité-privilège, virilité-ressource théorisée par Catherine Achin et Elsa Dorlin à partir de l’exemple de Nicolas Sarkozy, nous souhaitons étudier dans cet article les mutations des identités politiques masculines dans les années 1970 et 1980. Nous constatons une remise en cause de l’hégémonie de la virilité-privilège, dominante depuis au moins la fondation de la IIIe République, bousculée par l’émergence d’une virilité revendiquée et affichée, symbolisée notamment par les figures musclées et sportives de Bernard Tapie et Jean-Marie Le Pen. Au-delà de ces personnalités singulières, ce discours imprègne plus généralement les dirigeants politiques de l’époque, au point que le manque de virilité devient une ressource pour délégitimer un adversaire. Malgré tout, l’hégémonie de la virilité-privilège si elle est discutée reste inchangée au centre du pouvoir.

From the virility-privilege, virility-resource dichotomy theorized by Catherine Achin and Elsa Dorlin and based on the example of Nicolas Sarkozy, we wish to study in this article the mutations of male political identities in the 1970s and 1980s. The hegemony of virility-privilege, dominant since at least the founding of the Third Republic is jostled by the emergence of a claimed and displayed virility symbolized in particular by the muscular and sporting figures of Bernard Tapie and Jean-Marie Le Pen. Beyond these singular personalities, this discourse more generally permeated the political leaders of the time, to the point that lack of virility became a resource for delegitimizing an adversary. Even so, the hegemony of privilege-virility while discussed remains unchanged at the center of power.