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La décision thérapeutique partagée est une notion dont la valeur est incontestable dans la pratique clinique contemporaine. Son caractère d’évidence ne devrait toutefois pas faire illusion : elle reste située et doit se négocier dans des contextes variés. Dans cette étude qualitative, il s’agit de la questionner dans des cliniques réputées difficiles (troubles psychotiques, prison et migration) en analysant les discours des institutions, des soignants et des patients. Il en ressort que l’attente légitime d’une pratique des soins la plus démocratique possible ne peut faire l’économie de compromis de la part de ses acteurs, ni oublier l’importance du soutien actif des institutions qui les encadrent.

Shared decision making is a concept whose value is indisputable in contemporary clinical practice. However, its obvious nature should not be misleading: it remains situated and must be negotiated in a variety of contexts. In this qualitative study, we question shared decision making in clinics deemed to be difficult (psychotic disorders, prison and migration), by analysing the discourses of institutions, healthcare professionals and patients. It is concluded that the legitimate expectation of the most democratic possible care practice cannot avoid compromises on the part of its actors, nor can it forget the importance of the active support of the institutions that supervise them.