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Le « Cyber Pearl Harbor » n’est pas la menace la plus probable qui pèse sur l’espace numérique actuel. Pour autant, il n’est pas possible d’ex­clure l’hypothèse et les forces armées aussi bien que la société civile doivent la prendre en compte et s’efforcer de l’anticiper. Or, la conception générale et les pratiques dites de « gestion des crises numériques » qui se sont largement développées ne semblent pas en mesure de répondre aux caractéristiques de ce que serait un « 9/11 numérique ». La première partie de l’article montre les limites des dispositifs et des procédures de gestion de crise tels qu’ils sont aujourd’hui envisagés et mis en place. La seconde propose une approche renouvelée que l’on pourra qualifier de « collapsologie numérique » pour reprendre un terme en vogue dans l’univers des sciences de la nature.

The perspective of a «  Cyber Pearl Harbor » is not the greatest risk that experts of cyber defense need to deal with. But, they must keep in mind that a collapse of digital space is not impossible and their responsibility is to anticipate such a collapse and to conceive and implement cyber crisis management policies and tools in order to anticipate and face such a complex and destructive event. So called “ Cyber crisis management” structures and procedures have been set during the last decade. In the first part of this article, we point out the limits of these approaches which correctly deal with what should be labelled “ cyber incidents” but do not fit with characteristics of “ cyber crisis”. In the second part, we promote a renewed approach, a “ cyber collap­sology”, aiming at anticipate and face “ digital 9/11”.