Berthe, Bénédicte

Le syndrome de la « femme parfaite » - 2015.


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Cette communication découle d’une intuition : et si le sentiment de culpabilité des femmes générait l’inégalité professionnelle en France ?Cette intuition nous amène à poser une question de recherche qui nous conduit, dans un premier temps, à interroger le concept de sentiment de culpabilité et à analyser si la littérature perçoit ce sentiment comme un vecteur d’inégalité professionnelle potentiel entre les hommes et les femmes. Dans un second temps, nous cherchons à identifier si les entreprises partagent notre intuition et intègrent dans leurs accords « égalité professionnelle » des actions susceptibles d’avoir un impact sur le sentiment de culpabilité des femmes au travail. L’analyse de 48 accords « Égalité professionnelle » d’entreprises françaises conclus en 2011 et 2012 montre qu’aucun accord n’évoque directement le sentiment de culpabilité des femmes pour lutter contre l’inégalité professionnelle. En revanche, elle montre que les organisations agissent indirectement sur ce sentiment par le biais d’actions qui visent à faire évoluer les attentes sociales à l’égard des femmes, les rôles sexués attribués aux uns et aux autres, et à limiter les conflits travail-famille des individus au travail. Act on the guilt of working women for better professional equalityThis paper proposes to examine the concept of guilt applied to working women and to assess the acceptability of the hypothesis that it could be a professional inequality factor between men and women. The analysis of 48 agreements "equal opportunity" for French companies signed in 2011 and 2012 shows no agreement directly evokes guilt women to fight against occupational inequality but instead that organizations act indirectly on this feeling through actions designed to change social expectations of women, gender roles assigned to each other, and to reduce work-family conflict.