Cornuau, Frédérique

Qui sont les entrepreneurs en France ? - 2008.


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RésuméAu cours des années 80 et 90, le poids des petites et moyennes entreprises en France puis des très petites entreprises s’est accru. L’esprit d’entreprise est mis en avant comme en témoigne par exemple la loi pour l’initiative économique du 5 août 2003. Cette dernière, en effet, affiche pour objectif de faciliter la création, le développement et la transmission d’entreprises. La France compte aujourd’hui près de 2,5 millions d’entrepreneurs ce qui représente plus d’un dixième de la population active occupée ayant un emploi. Quand on parle d’entrepreneurs, nous faisons généralement référence aux "chefs d’entreprises" de petite taille, les opposant ainsi aux managers des grandes entreprises. Mais que savons-nous de ces entrepreneurs ? Qui sont-ils ? La réponse à cette question fait l’objet de l’article proposé. Dans un premier temps, il s’agira de définir le terme d’entrepreneur en nous appuyant sur des références théoriques et empiriques. Nous le verrons, dans la première partie, définir l’entrepreneur n’est pas chose aisée du fait de la multiplicité des définitions et des typologies existantes. De nombreux travaux ont essayé de mettre en évidence les caractéristiques des entrepreneurs. Qui sont ces entrepreneurs ? Pourquoi certains le deviennent et pas d’autres ? Quelle place accorder à l’environnement des individus ? Certains auteurs vont chercher les causes dans les dynamiques familiales, dans le vécu de la personne pendant l’enfance. Partant de ces réflexions, nous avons eu envie de nous interroger sur les caractéristiques socio-démographiques des entrepreneurs en France et de les comparer à celles des non entrepreneurs. Après un rapide passage en revue des sources de données mobilisables pour répondre à notre problématique, nous avons choisi de nous appuyer sur les données du recensement et de l’enquête sur les histoires familiales de 1999 en France. Grâce à elles, nous dressons le portrait des entrepreneurs en France comparativement aux non entrepreneurs (sexe, âge, nationalité, situation familiale, ...). Toutefois, les limites de l’analyse transversale apparaissent rapidement. Ainsi, nous serons amenés à nous interroger sur les apports d’une analyse longitudinale et sur les variables à collecter pour mieux comprendre les rouages de l’entrée dans la population des entrepreneurs. During the Eighties and Nineties, the weight of small and medium-sized companies in France then very small companies increased. For example, the law for the economic initiative (August 5, 2003) brings up the entrepreneurship. The latter, indeed, posts for objective to facilitate creation, development and transmission of companies. France counts today nearly 2,5 million entrepreneurs what represents more than one tenth of the working population occupied having an employment. When we use to the term “entrepreneur”, we generally refer to the “heads of firms” of small size, opposing them with the managers of the large companies. But what do we know about these entrepreneurs ? Who are they? This article attempts to start answering this question. First, we’ll examine the definition of the term “entrepreneur” by supporting us on theoretical and empirical references. As we’ll see, in the first part, define the entrepreneurs is not easy because of multiplicity of the definitions and existing typologies. Many work tried to highlight the characteristics of the entrepreneurs. Who are they? Why do some people become entrepreneurs, when others do not? Which place do we give to the entrepreneurial environment? Certain authors seek the causes in the family history, in family background and difficulties borne during childhood. On the basis of these reflections, we wanted to question us on the socio-demographic characteristics of the entrepreneurs in France and to compare them with people who aren’t entrepreneurs. After a rapid and non exhaustive review of the existing data sources allowing us to treat this question, we have chosen to refer to the datas of the census and of the study of family history (France’s 1999 family survey). Thanks to them, we attempt to draw up the portrait of the entrepreneurs in France and to compare it to the one of non entrepreneurs (sex, age, nationality, marital status). However, the limits of the transversal analysis appear quickly. Thus, we’ll finally discuss the question of the contributions of a longitudinal analysis and we’ll reflect on variables which should be collected for better understanding the wheels of becoming entrepreneurs.