TY - BOOK AU - Alexopoulos de Girard,Christina AU - Fodil,Zineb TI - Pratiques de la sorcellerie, entre réalités sociales, croyances religieuses et enjeux psychiques PY - 2025///. N1 - 68 N2 - This text examines witchcraft practices, between social realities, religious beliefs, and psychic issues, focusing on the specific case of aheckul in the Kabyle context and in the clinic of exile. After an epistemological reflection on the interest and originality of psychoanalytic anthropology for thinking about cases where the psychic, the religious, and the cultural are intimately linked, we focus on a study of witchcraft in the Kabyle context. We study the relationship to the feminine and to castration anxiety, in a society marked by relations of domination that determine very precise positions in the social hierarchy for each gender. The case of Na-Taous evokes both the established social order and attempts to reverse it through witchcraft. Finally, we look at the defensive aspects of witchcraft evoked by a patient of Kabyle origin seen in France, struggling with the delirious conviction that his maternal grandmother had a sorcerous hold over both his deceased father and himself, in order to see how traditional schemas can be invoked as indigenous theories and as infantile sexual theories, in an attempt to delimit anxiety in its most archaic forms. The case of Massi, who tries to kill the "evil one" within him by almost killing himself, provides an insight into the attributive externalization effected by belief in witchcraft, and its failure to protect the subject from self-destructive acts carried out with the conviction of attacking the evil inside him. Therapeutic work enables us to envisage the transformation of hallucination and delirium into an ability to tame the feeling of strangeness, to imagine a partial separation from an invasive and persecuting other, and to recognize a part of oneself in what is perceived as exogenous and fearéd; Ce texte interroge les pratiques de la sorcellerie, entre réalités sociales, croyances religieuses et enjeux psychiques, en se focalisant sur le cas spécifique de l’aheckul en contexte kabyle et dans la clinique de l’exil. Après une réflexion épistémologique sur l’intérêt et l’originalité de l’anthropologie psychanalytique pour penser des cas où le psychique, le religieux et le culturel sont intimement liés, nous nous concentrons sur une étude de la sorcellerie en contexte kabyle. Nous étudions le rapport au féminin et à l’angoisse de castration, dans une société marquée par des rapports de domination déterminant pour chaque genre des positions très précises dans la hiérarchie sociale. Le cas de Na-Taous évoque tant l’ordre social établi que les tentatives de l’inverser grâce à la sorcellerie. Enfin, nous nous penchons sur l’évocation de la sorcellerie dans ses aspects défensifs chez un patient d’origine kabyle reçu en consultation en France, aux prises avec la conviction délirante d’une emprise sorcelleraire de la part de sa grand-mère maternelle tant sur son père décédé que sur lui-même, pour essayer de voir la manière dont des schémas traditionnels peuvent être convoqués en tant que théories indigènes et en tant que théories sexuelles infantiles, afin de tenter de délimiter l’angoisse dans ses formes les plus archaïques. Le cas de Massi qui essaie de tuer le « maléfique » qui siège en lui, en manquant de se donner la mort, permet de penser l’externalisation attributive qu’opère la croyance dans la sorcellerie, en même temps que son échec à protéger le sujet contre des passages à l’acte autodestructeurs, menés avec la conviction d’attaquer le mal en soi. Le travail thérapeutique permet d’envisager la transformation de l’hallucination et du délire en capacité à apprivoiser le sentiment d’étrangeté, à se représenter une séparation partielle avec un autre envahissant et persécuteur et à reconnaître une part de soi dans ce qui est perçu comme exogène et redouté UR - https://shs.cairn.info/revue-etudes-sur-la-mort-2024-2-page-153?lang=fr&redirect-ssocas=7080 ER -