Gallart, Romain
Outiller les mobilisations urbaines. Regards croisés entre deux associations d’accompagnement technique et politique en France et au Brésil
- 2025.
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Since the 1960s, cooperation between residents of working-class or precarious neighborhoods, professionals, and academics has been taking place in France and Brazil in order to build a city "from below." Collectives of intermediary actors, within which academics occupy an important place, take varied forms depending on the region. They play a fundamental role in the implementation of these dynamics of urban co-production. The Brazilian “Assessorias Técnicas” have been working to build a professional field since the 1960s. By contrast, in France, these practices appear more fragmented and do not necessarily use a common term. Since the first popular urban planning workshops in the 1960s, new approaches emerged in the early 2010s, notably with the creation of the APPUII association. Both in France and Brazil, these civil organizations of professionals, academics, and activists remain relatively undocumented in the academic field. Based on the comparison of two intermediary associations (APPUII in the Paris region and Peabiru in São Paulo), this article analyzes the configurations of these collaborations and what they say about the circulation between the academic, activist, and professional worlds. Depuis les années 1960, des coopérations entre habitant·es de quartiers populaires ou précaires, praticien·nes et universitaires se mettent en place en France et au Brésil pour construire une ville « par le bas ». Les collectifs d’acteurs et actrices intermédiaires, au sein desquels les universitaires occupent une place importante, jouent un rôle fondamental dans la mise en œuvre de ces dynamiques de coproduction urbaine. Les accompagnements techniques au Brésil constituent progressivement un champ professionnel et militant qui se construit, bien qu’à la marge, depuis les années soixante. Au contraire, en France, ces pratiques apparaissent plus éclatées et ne se revendiquent pas nécessairement d’un vocable commun. Depuis les premiers ateliers populaires d’urbanisme, de nouvelles démarches émergent au début des années 2010, notamment avec la création de l’association APPUII. Tant en France qu’au Brésil, ces collectifs de militant·es, praticien·nes et universitaires restent relativement peu documentés par les scientifiques. À partir de la mise en perspective de deux associations intermédiaires (APPUII en région parisienne et Peabiru à São Paulo), cet article analyse les configurations de ces collaborations et ce qu’elles disent des circulations entre les mondes militants, professionnels et académiques.