Chudnovskaya, Margarita

Homogamie éducative des diplômés universitaires en Suède. Une analyse des ressorts socio-économiques - 2025.


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This study examines the association between status and the probability of forming a homogamous childbearing or marital union among college graduates. It forms part of a broader inquiry into educational homogamy and hypogamy following the expansion of higher education and the shift from female under-representation to over-representation. Beyond the well-known shift from educational hypogamy to hypergamy, this study focuses on partnership characteristics among highly educated individuals. The sample includes highly educated, partnered men and women born between 1972 and 1977 (N = 156,253), identified through Swedish administrative registers (via marriage and parenting records). Despite Sweden’s reputation as an egalitarian society, stark gender differences persist in higher education. The cohort of highly educated men is smaller compared to women and is more positively selected, often coming from upper service-class backgrounds and achieving higher degrees that lead to greater earnings. Multinomial logistic regression models were used to examine homogamy in detail, specifically measuring whether a childbearing or marital union was formed with a partner lacking post-secondary education or with a partner who had post-secondary education at a higher, same, or lower level than the index person. The results reveal that among women, significant socioeconomic differences influence the likelihood of forming a homogamous union. Although inequalities in homogamy were also observed for men, variables such as the type of degree or duration of the program were less predictive compared to women. Cette étude analyse l’influence du statut socio-économique des diplômés de l’enseignement supérieur sur la probabilité de former un couple homogame (mariage ou union libre avec enfant). Elle se place dans une réflexion plus large sur l’homogamie et l’hypogamie éducative, au moment où l’expansion de l’enseignement supérieur se traduit par une surreprésentation des femmes parmi les personnes les plus instruites. Au-delà du passage indéniable de l’hypogamie à l’hypergamie éducative, cette étude se concentre sur les caractéristiques des couples formés par les diplômés universitaires. L’échantillon comprend des femmes et des hommes diplômés, en couple, nés entre 1972 et 1977 (n = 156 253), et tous recensés dans les registres administratifs suédois (registres de mariage et de naissance). Bien que la Suède jouisse d’une solide réputation de société égalitaire, de fortes disparités entre les sexes persistent au sein de son système d’enseignement supérieur. Les hommes titulaires d’un diplôme universitaire sont moins nombreux que les femmes, mais ils bénéficient d’une sélection plus importante. Souvent issus de parents du secteur tertiaire supérieur, ils obtiennent des diplômes plus élevés qui leur permettent de mieux gagner leur vie. Notre analyse approfondie de l’homogamie s’appuie sur des modèles de régression logistique multinomiale, et spécifie, pour chaque individu marié ou en union libre avec enfant, le niveau d’instruction du conjoint : aucun diplôme universitaire, diplôme universitaire de niveau supérieur, de même niveau, ou de niveau inférieur. En ce qui concerne les femmes diplômées, nos résultats révèlent que des différences socio-économiques significatives influencent la probabilité de former un couple homogame. Pour ce qui est des hommes diplômés, certaines inégalités sont observées en matière d’homogamie, mais le type ou la durée du diplôme sont moins prédictifs que pour les femmes.