Derouiche El Kamel, Salma

Souffrance et création: mythes et réalités - L'Académie tunisienne (Beït al-Hikma),
2019.


Ne pas partir sur les sentiers battus du seul intérêt pour le monde interne dans l’interprétation et la lecture du processus créateur, ne pas le réduire à une réalité limitée dans l’espace, le temps et le soi, suppose de bien vouloir prendre en considération différentes facettes passées et actuelles, intra et intersubjectiviste, de plaisir et de déplaisir, toutes parties prenantes de l’expérience. il s’agit de moments différents mais tout aussi essentiels et indispensables au processus. le processus créateur se définirait donc désormais par cette énergie transformiste. le créateur connaîtra alors des moments de souffrance dont il refusera la perduration et mettra en branle l’énergie transformiste. la souffrance ne le hante alors que pour vite devenir méconnaissable et pour que l’oeuvre devienne un trompel’oeil, un objet contra-phobique, qui libère des rapports spéculaires douloureux mais qui protège aussi des retrouvailles avec l’altérité étrangère et inquiétante. le créateur a choisi d’élire domicile dans un entre-deux entre sa subjectivité toujours mouvante et sismique et ses liens jamais «un long fleuve tranquille», c’est parce que sa problématique est un rythme effréné de transformation le mettant souvent dans une posture «décalée», anachronique», «avant-gardiste », «rétro» ou autre.