Adjiri, Oi

Déversement des déchets toxiques en Côte d’Ivoire : suivi de l’efficacité de l’opération de dépollution à partir d’indicateurs de pollutions résiduelles - 2018.


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Suite aux déversements des déchets toxiques à Abidjan en 2006, une entreprise a été chargée par le gouvernement ivoirien de la dépollution des sites contaminés. L’objectif de cette étude est de vérifier l’efficacité des méthodes et techniques de dépollution utilisées, à partir de polluants traceurs que nous avons identifiés dans des études antérieures (le soufre et le chlore). Parmi ces deux polluants traceurs, seul le soufre a été considéré par l’entreprise comme le plus pertinent en termes de rémanences et de risques sanitaires. Cependant, la composition des déchets n’étant pas parfaitement connue, toute recherche exhaustive et ciblée d’une substance n’était pas faisable. Pour prendre en compte cette difficulté, en plus de la teneur en soufre, l’opérateur a toutefois dosé dans le sol résiduel la concentration en hydrocarbures totaux. Les concentrations obtenues suite à nos analyses ont été comparées à celles des échantillons témoins pédologiquement identiques et prélevés suffisamment loin des sites de déversements. Les valeurs de pollutions résiduelles obtenues sont dans les mêmes ordres de concentrations que le fond pédogéochimique anthropique des échantillons témoins (< 100 ppm pour les hydrocarbures totaux et < 1 ppm pour le soufre). Ces concentrations traduisent l’efficacité des méthodes et techniques de décontamination utilisées par l’opérateur. After toxic waste spills in Abidjan in 2006, a company was commissioned by the Ivorian government to clean up contaminated sites. The objective of this study is to verify the effectiveness of the cleanup methods and techniques used by this operator, with tracer pollutants that we identified in previous studies (sulfur and chlorine). Of these two tracer pollutants, the company considered only sulfur sufficiently relevant, in terms of persistence and health risks. However, since the composition of the waste is not fully known, exhaustive and targeted search for any one substance was not feasible. To offset this difficulty, the operator measured the total hydrocarbon concentration in the residual soil in addition to the sulfur content. The concentrations obtained from our analyses were compared to those of the pedologically identical control samples, taken sufficiently far from the spill sites. The residual pollution concentrations obtained are all in the same order of magnitude as the background geochemical values in the anthropogenic soil (<100 ppm for total hydrocarbons and < 1 ppm for sulfur). These concentrations reflect the effectiveness of the decontamination methods and techniques used by the operator.